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Itinéraire Clermont coeur ville

Localisation : Clermont-Ferrand
Mode de déplacement : randonnée à pied
Distance : 4km
Durée : 1h30
Dénivelé : faible
Difficulté : tout public
Faisable toute l’année
Accessible aux personnes à mobilité réduite

Pourquoi ? La ville de Clermont-Ferrand a fondé son rayonnement touristique sur la diversité de son patrimoine. Elle allie en effet de façon admirable patrimoines naturel, culturel et historique et fait de cette diversité, sa force. Musée, parc, théâtre, église et vue sur le Puy-de-Dôme se succèdent et donnent vie à la ville. Mais Clermont-Ferrand n’est pas uniquement une ville culturelle et touristique, elle est aussi un lieu emblématique de la Seconde Guerre mondiale. La ville a ainsi été le théâtre de nombreux évènements tout au long de la guerre, qu’il s’agisse d’actes de résistance ou de collaboration.

Intérêts ? L’objectif de ce circuit est d’allier les lieux de mémoire et les lieux touristiques ou culturels afin de revaloriser ce patrimoine historique qui a grandement participé à la construction de Clermont-Ferrand.

Présentation détaillée de la randonnée :

Départ et première étape: La place de Jaude

La Place de Jaude est le centre névralgique de Clermont-Ferrand. Elle est bordée de plusieurs monuments issus de différentes périodes telle l’église Saint-Pierre-des-Minimes qui a été construite au XVIIe siècle dans un style jésuite puis couronnée d’un dôme au XIXe siècle. Le bâtiment des Galeries Lafayette, surnommé « Les galeries de Jaude », dont la façade est inscrite aux monuments historiques, date du début du XXe siècle. L’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand se situe aux abords de la Place de Jaude sur le Boulevard Desaix. Réalisé par l’architecte Jean-Joseph Teillard de 1891 à 1894, le bâtiment se dresse sur l’ancienne Halle aux Toiles et s’inspire fortement de l’Opéra Garnier.. Deux statues se dressent également à chaque extrémité de la place : le général Desaix du sculpteur Nanteuil et Vercingétorix de Bartholdi.

A l extrémité de la place, empruntez les rues piétonnes du 11 Novembre et des Gras, deux artères commerçantes et conviviales, pour rejoindre la cathédrale.

Deuxième étape : l’Hôtel Fontfreyde

Au 34 rue des gras, se trouve l’Hôtel Fontfreyde. Classé monument historique en 1912, il abrite aujourd’hui un centre photographique. Sa programmation, constituée de quatre expositions par an, privilégie la photographie contemporaine et questionne les différents statuts de l’image, avec une place à la photographie historique. L’Hôtel Fontfreyde a connu différentes fonctions et usages avant de devenir un centre photographique. Sa structure et ses styles architecturaux sont le reflet des différentes fonctions qu’il a occupées durant son histoire. Il se compose de parties réunies entre elles par un escalier à vis. Une tourelle surmonte l’édifice. L’Hôtel Fontfreyde présente ainsi toutes les caractéristiques d’une demeure de la Renaissance. La petite cour donnant sur la rue Saint-Pierre est bordée de deux façades typiques de la seconde moitié du XVIème siècle. Les rampes de chaque étage sont décorées, côté cour, de bas-reliefs et de blasons.

Troisième étape : La place de la Victoire et La cathédrale

La Cathédrale Notre-Dâme-de-l’Assomption se dresse sur la butte du centre historique de Clermont. Le noir anthracite de sa pierre de lave lui confère sa singularité. Son ensemble de vitraux caractéristiques de différentes époques dont ceux du XXème siècle est un atout singulier et remarquable. L’ascension de la tour de la Bayette offre une vue panoramique sur la ville et permet de mieux apprécier la place centrale de la cathédrale. Le chantier de l’actuelle cathédrale débute en 1248, sous la conduite de l’architecte Jean Deschamps et l’épiscopat d’Hughes de La Tour. Elle se dresse sur l’emplacement d’églises antérieures comme en témoigne la crypte. Le chantier s’est étendu sur sept siècles, ponctué par de longues interruptions. C’est Viollet-le-Duc, au XIXe siècle, qui construit les trois travées, le portail et les flèches Ouest. Mais c’est l’emploi massif de la pierre de lave qui fait sa force.

La Place de la Victoire, coeur historique de Clermont-Ferrand, est un lieu de mémoire quelque peu particulier. Au centre de la place s’élève une fontaine majestueuse en pierre de lave, surmontée de la statue du pape Urbain II, qui en 1095, lança la première croisade depuis à Clermont .Sous la place, un réseau de caves sur plusieurs niveaux a été creusé tout au long de l’histoire de la cité depuis l’époque gallo-romaine. De températures constantes, ces caves étaient un bon moyen de conservation des aliments, du vin, avant de servir à l’ affinage des fromages en particulier du Saint nectaire Après la Seconde Guerre mondiale un trésor singulier a été découvert : environ 200 fusils de bois. Deux hypothèses majeures expliquent cette cache. On pense qu’ils ont soit été utilisés comme des leurres par les résistants des maquis environnants soit qu’ils étaient utilisés pour les défilés des jeunes écoliers sous le régime de Vichy.

Contournez, la cathédrale pour rejoindre la rue Philippe Marcombes,

Quatrième étape : La place de la Poterne et La fontaine d’Amboise

Plus ancienne fontaine de la ville, La fontaine d’Amboise est en pierre de Volvic. Erigée en 1515, c’est une oeuvre de transition, car son architecture appartient au style gothique comme en témoignent les arcs-boutants, tandis que le décor sculpté appartient au style de la Renaissance. Elle se constitue de trois bassins superposés. Le décor Renaissance comporte des éléments de nette influence italienne : rinceaux, masques, grotesques. Le bassin inférieur est très sobre et contraste avec la richesse du bassin médian. Celui-ci, de forme octogonale, se compose de huit panneaux. Quatre de ces panneaux présentent en position centrale un masque de la bouche duquel s’échappe un filet d’eau. Au milieu s’élève une construction complexe à plusieurs étages, dont le premier porte quatre vasques. Plusieurs fois déplacée, elle trouve finalement sa place, sur ce promontoire qui ouvrent des perspectives sur le puy de Dôme.

Rebaptisée Olympe de Gouges, la Place de la Poterne demeure le théâtre d’un acte de résistance en 1944. A droite, on voit l’immeuble de la rue Claussman, qui fut incendié et sur lequel une plaque commémorative a été apposée, à l’angle des rues Claussman et Beauregard. En 1944, Paul Barraire avait seize ans, témoin, et acteur , il a témoignagé des événements de ce jour.

« Les soldats, qui appartenaient à l’armée d’occupation, venaient de l’ancienne caserne du 92e régiment d’infanterie, la cité administrative actuelle, et se dirigeaient vers le centre-ville, pour assister à une séance de cinéma, sur la place Chapelle de Jaude, notre actuelle place de la Résistance. Il était environ 19h. C’était une nuit sans lune et l’éclairage public était réduit au minimum. Trois grenades quadrillées rouges, d’origine anglaise, atteignirent le détachement allemand, à partir de la place de la Poterne. « Combien y a-t-il eu de morts du côté allemand ? Nous ne l’avons pas su ». Les représailles furent immédiates de la part des officiers et de la Feldgendarmerie qui encadraient les troupes, les seuls à être armés ce soir-là : mitraillage du square, incendie de la maison suspectée d’avoir abrité les terroristes, arrestations et déportations d’innocents, couvre-feu en ville.« 

En contre-bas de la place, le monument aux morts de la rue Montlosier est sûrement le plus impressionnant de la ville et se dresse en hommage aux victimes de la guerre de 39-45 et de la fin de la guerre d’Indochine.

Revenez sur vos pas, et au niveau de la mairie, flânez dans les petites rues typiques pour découvrir le charme suranné des hôtels particuliers, dont le splendie hôtel de Chazerat construit au XVIIIème siècle et qui s’ouvre sur une remarquable cour intérieure ovale.. La Rue Pascal ou la rue du Port vous conduiront, de boutiques d’antiquaires en galeries d’art jusqu’à la Basilique romane.

Cinquième étape : la basilique Notre-Dame-du-Port

Inscrite par l’Unesco au Patrimoine mondial, la basilique Notre-Dame-du-Port transporte le visiteur dans les enchantements de l’art roman. Ce haut-lieu de l’architecture et de la sculpture recèle d’authentiques chefs-d’oeuvre. Elle a été construite dans le premier tiers du XIIe siècle en arkose blonde. Sa restauration s’est achevée en décembre 2008. Une nef couverte d’un berceau lisse est flanquée de deux bas-côtés à grandes arcades et tribunes. Le choeur est entouré d’un déambulatoire à chapelles rayonnantes. Remarquables sont le traitement pyramidal du chevet, le programme sculpté du portail sud et les chapiteaux, en particulier les quatre chapiteaux historiés du choeur. Le badigeon « jonquille » a restitué l’unité des volumes intérieurs et mis en valeur les vitraux du XIXe siècle. Plusieurs chefs-d’oeuvre sont dans la basilique dont une Vierge allaitant (XIV-XVe) et une Annonciation de Philippe de Champaigne.

Après les rues étroites autour de la basilique, empruntez Les larges esplanades arborées de la Place Delisle, du boulevard Trudaine et du cous Sablon. Ce dernier, crée en 1800, et bordé d’immeubles bourgeois et d’hôtels particuliers, avait une destination de prestige.

Sixième étape : l’Université Carnot

Au-delà d’être un site universitaire d’importance à Clermont-Ferrand, la Faculté de Carnot est un haut-lieu de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Après l’armistice, de nombreux professeurs et étudiants de l’université de Strasbourg ne voulant pas rejoindre l’université allemande, se réfugient à Clermont-Ferrand afin de fuir la domination du IIIe Reich. Les premiers mouvements de Résistance naissent au sein de l’université dès 1941 dont le groupe Combat Étudiant. La trahison viendra d’un étudiant en Lettres, Georges Mathieu. transfuge de la Résistance qui va les dénoncer. Le 25 novembre 1943, à 10h. du matin, la Gestapo encercle le bâtiment Carnot de l’Université de Clermont-Ferrand en plein cours, à la recherche de résistants, de juifs et d’étrangers. Pendant l’opération, un professeur, Paul Collomp, est tué par un membre de la Gestapo pour ne pas avoir levé les mains assez rapidement. . 500 personnes seront emprisonnées à la caserne du 92ème régiment d’infanterie : c’est la plus grande rafle du monde universitaire français. 130 personnes seront déportées, seuls 47 reviendront. Chaque Année, les deux universités commémorent cette date, et des cérémonies ont lieu dans le hall et la cour de Carnot, autour de plaques et de stèles qui sont là pour rappeler chaque jour aux étudiants cette page dramatique de l’histoire de leur université.

Par la rue Paul Collomp et la rue d’Amboise, rejoignez le cours Sablon La fraîcheur de ses arbres vous accompagnera jusqu’au poumon vert de Clermont, le jardin Lecoq.

Septième étape : Le Jardin Lecoq et ses musées

Le Jardin Lecoq fait partie des plus grands et des plus beaux parcs de Clermont-Ferrand. Les travaux du Jardin Lecoq commencés en 1863, sous l’impulsion d’Henri Lecoq, professeur de minéralogie et de botanique, se sont achevés en 1909. Le jardin s’étend sur cinq hectares et constitue aujourd’hui un magnifique espace vert au coeur de la ville, orné d’une vaste pièce d’eau, d’une roseraie et de groupes sculptés. Dans l’axe de la passerelle est placée la porte du château de Bien-Assis, seul vestige de la demeure familiale de Blaise Pascal. Le Jardin Lecoq est également le siège de nombreuses manifestations culturelle et artistique en particulier pendant la période estivale. Au coeur d’un pôle universitaire et culturel, cet oasis de verdure offre aux étudiants une parenthèse accueillante, et aux visiteurs une escale entre les musées.

Le Muséum Henri Lecoq prend ses quartiers dans l’hôtel particulier en pierre de Volvic d’Henri Lecoq. Le muséum a pour mission de protéger et de valoriser le patrimoine naturel de la région grâce à de riches collections construites au fil du temps. On part à la découverte de l’histoire des sciences à travers des objets prestigieux, témoins des travaux de Pascal, de Lavoisier et de Pasteur. Le plus ancien des musées de la ville compte près de 650.000 objets et spécimens. Ces derniers témoignent des différentes spécificités de la ville telles que la botanique, la géologie, la minéralogie, la paléontologie, la zoologie et l’histoire des sciences et techniques. Le muséum occupe aussi la fonction de centre de documentation avec un fonds original sur les sciences générales d’environ 14.000 titres.

Bâtiment néoclassique inauguré en 1903 au coeur de la ville, à la sortie du Jardin Lecoq, le Musée Bargoin propose des collections particulièrement riche et originale. Le rez-de-chaussée du musée est consacré au département Archéologie qui a récemment été intégralement revu et rénové. Le parcours retrace l’histoire du territoire de la Préhistoire à l’époque gallo-romaine. Aux étages, le département des Tapis et des Arts textiles propose une visite inédite grâce à une collection unique en France de textiles extra-européens du XVIIIe au XXIe siècle. Particulièrement fragiles, certaines collections ne peuvent être exposées en permanence. Leur présentation alterne donc avec des expositions temporaires comme le Festival International des Textiles Extra Ordinaires.

A quelques pas du jardin Lecoq, au carrefour de la rue Abbé de l’Epée et de la rue de Rabanesse, le souvenir de la cité universitaire strasbourgeoise « Gallia » perdure, rappelant son siège et les arrestations qui s’en suivirent.

Deux itinéraire sont possibles pour revenir vers la place de Jaude : soit par la sortie nord, au niveau de la Pyramide, via la rue Ballainvillers, voit par la sortie sud près de la Comédie de ClermontFd, via le boulevard Francois Mitterand.

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