André Borie

Né en 1889 dans l’Allier, André Borie est issu d’une famille d’agriculteurs dont le père est devenu terrassier sur des chantiers routiers et ferroviaires. Ils déménagent souvent au gré des chantiers. Par la suite, il s’engage dans l’apprentissage dans le milieu des chemins de fer durant plusieurs années au cours desquelles il travaille sur des chantiers considérés très durs pour un jeune garçon, et cela dans différentes régions de France. Par la suite, il est également envoyé pour des projets au Portugal, dans la vallée de Vouga, mais aussi en Italie dans le Piémont où il acquiert une certaine réputation.

Durant la Grande Guerre, il est mis à disposition de l’ingénieur en chef du Génie maritime et est tantôt chargé de construire des ateliers et des souterrains. Dans les années 20, il retourne sur des chantiers civils et devient peu à peu auto-entrepreneur. La PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) lui confie directement des travaux de grandes envergures.

En 1932, il obtient même un lot de travaux de fortifications pour la ligne Maginot. Il est également engagé puisqu’il devient en 1936 président du Syndicat des Entrepreneurs des Travaux Publics et l’intérêt de ses collègues passent en premier. Il fréquente en cette période des personnalités du Front Populaire tel que Léon Blum ou Charles Dulot. En 1939, le Syndicat a acquis une certaine autorité et pourtant l’année suivante, il refuse de se représenter à la présidence.

Depuis le 13 septembre 1939, il est Commissaire général à la Construction et au Bâtiment afin notamment d’accélérer les travaux de la ligne Maginot. Quelques jours après l’armistice de 1940, André Borie donne sa démission car il voyait les actions de délégation du Maréchal Pétain comme contraire à ces valeurs républicaines. Les dirigeants républicains sont alors sur le point d’être arrêtés, il propose d’ailleurs à Daladier un refuge mais ce dernier finit par être arrêté par la police de Vichy en septembre 1940. Charles Dulot, lui, s’abrite au château de la Garde avec sa secrétaire Marcelle Sancéry.

Du fait de l’occupation, André Borie rapatrie ses locaux de Paris à Vichy, bien qu’il travaille principalement à la Vernue. Il poursuit les chantiers mais il doit faire face à de nombreuses difficultés (manque de moyens, d’hommes et de matériel) afin de réaliser un barrage dans le Cantal. Du fait d’un refus d’autorisation de passage pour l’enterrement de son frère par les autorités allemandes, André développe une véritable haine pour l’ennemi. C’est pourquoi il héberge sur son chantier plusieurs résistants, même si certains sont découverts par les allemands.

A la Libération, se pose la question de la collaboration, notamment chez les entrepreneurs : “ont-ils volontairement aider les allemands ou bien ont-ils été forcés ?” De par son attitude vis-à-vis des nazis et son passé près des républicains, il est mis hors de toute accusation et est même nommé en septembre 1944 à la tête du Comité professionnel provisoire des Travaux Publics. En janvier 1945, il devient même président nationale des Travaux Publics. L’inauguration du barrage de Saint-Etienne de Cantalès a lieu le 1er juillet 1945 en présence du général de Gaulle et de ministres. Le 8 décembre 1949, André Borie obtient la dignité de Grand Officier de la LH en tant que civil, pour ses mérites dans le monde industriel français et les infrastructures du pays tout en conservant une grande intégrité.

Categories Portraits de résistants

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