En décembre 1940, Charles Hainchelin alors professeur d’Histoire et de Géographie est muté de Nancy à l’Ecole Nationale Professionnelle de Thiers pour remplacer Michel Bloch, lui-même révoqué du fait de son nom de famille à consonance juive. Charles est militant syndical et, dès 1940, fait l’objet d’une surveillance et il s’implique pourtant très vite dans des actions clandestines. Lorsque des allemands se présentent dans l’école pour arrêter un résistant, qui n’est autre que le contact de Hainchelin, Gaston Cholet, le professeur n’hésite pas à activer le réseau de l’école pour le prévenir afin qu’il s’échappe. Ce qu’il fait avec succès. Dès lors, Charles intégre un peu plus la mouvance résistante.
Ayant fait partie d’un groupe d’intellectuels avec sa femme qui compte notamment Louis Aragon et Georges Sadoul, Hainchelin garde de bons contacts avec ces derniers. C’est pourquoi le poète s’adresse à lui pour lui demander des noms de villages de la région pour développer une idée littéraire. Il transmet les noms notamment de Vollore-Ville, Grandeyrolles et Néronde qui furent retenus.
Plus tard, il intègre la direction locale des FTP avec Marcel Laurent (Principal du collège Audembron pendant la guerre) et Jean-Jacques Caburol (Président de la Chambre Patronale de la Métallurgie de Thiers) mis en contact par des enseignants syndiqués. Mais Charles Hainchelin est aussi conseiller militaire des FTP de la zone sud. De part ses qualités, lorsque l’ordre de se rendre au Mont-Mouchet parvient aux résistants de la région, lui ne souhaite pas que les hommes d’Auvergne rejoignent le front. Il pense que cela aiderait les allemands de rassembler les maquis en un seul et même point et qu’ils pourraient ainsi anéantir les forces rassemblées. Le contre-ordre venant des FTP arrive quelques jours après, confirmant ainsi l’intuition de Hainchelin.
Il tient à siéger dans les organismes en charge de la Libération quand le temps serait venu. Il est prévenu par le biais d’un télégramme et se rend la veille des combats sur le terrain. Seulement le 25 août, après la première fusillade du matin, Hainchelin et quelques hommes parviennent à rejoindre la mairie. Dans la soirée, alors que le cessez-le-feu a sonné, Charles Hainchelin ainsi que trois ou quatre camarades sortent de la mairie en direction du marché couvert avec des drapeaux blancs pour parlementer avec les allemands, des tirs résonnent : Hainchelin est gravement blessé et il meurt le lendemain matin avec deux autres compagnons d’armes.