Julien Champredon est né en 1897 à Aubusson d’Auvergne. Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé et participe en 1917 à la bataille du “Chemin des Dames” pendant laquelle il est blessé par des éclats d’obus. Il retourne au combat mais est de nouveau blessé au Mont Chauve. De retour à Courpière, il devient coiffeur et se marie avec Claudia Fontbonne en 1922. Alors qu’une nouvelle guerre débute, il est rappelé par le service militaire mais ne va pas au front du fait de la brièveté de la drôle de guerre.
Le 25 juillet 1944, une rafle a lieu dans la ville : 14 habitants liés à la Résistance sont arrêtés, dont Julien Champredon. Celle-ci serait du fait de Paul Vidal, un jeune coiffeur en difficultés financières et trafiquant sur le marché noir, qui s’est enrôlé dans la Gestapo. Il a d’ailleurs été jugé pour trahison après la guerre pour avoir vendu ces noms ainsi que pour les mauvais traitements qu’il a fait subir à certaines victimes.
A la suite de cette rafle, les prisonniers partent de Clermont-Ferrand dans un convoi le 20 août 1944, qui compte résistants et otages. Julien arrive à Dachau le 4 septembre 1944 et porte désormais le matricule 102020. Durant sa déportation, il souffre notamment du typhus, de dysenterie et de problèmes gastro-intestinaux.
Après la guerre, il n’obtient une pension de victimes de guerre à 100% qu’en 1955. En revanche, il s’engage dès octobre 1945 dans la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes et souscrit à la Coopérative des Prisonniers et Déportés Patriotes et en devient secrétaire de la section locale de Courpière. Il y est notamment chargé de fournir les attestations de présence dans le camp de Dachau. Pour son engagement dans les deux guerres mondiales et son combat pour aider les déportés, Julien Champredon reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur en novembre 1960. Il est décédé en mai 1981 à plus de 80 ans.