Née le 03 janvier 1926, Marguerite Dumont est une jeune thiernoise lorsque la guerre éclate. Elle est d’ailleurs obligée d’aller à l’école de Pétain “Travail, Famille, Patrie” où sont enseignées des cours pour être une bonne jeune fille. Un jour de l’été 1943, avant que son frère aîné René quitte la ville, il lui confie qu’il fait partie depuis 1942 du réseau des FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique) qui l’a alors initié aux activités de Résistance.
Durant le mois de septembre 1943, elle a commencé à connaître le réseau et prendre des contacts. Le FUJP sur Thiers avait vocation de rassembler tous les mouvements de résistances quelques soient leurs appartenances politiques ou religieuses.
Grâce à René, le réseau compte déjà nombre de membres parmi les Eclaireurs, une organisation scout laïque, et les élèves du collège d’Audembron. Marguerite quant à elle recrute parmi le milieu ouvrier de Thiers et aussi dans le cercle laïc notamment de Turelet, où les gens refusent de ployer le genou face à l’occupant. Elle est la seule fille du groupe dans la commune.
Avec ce réseau, elle participe à plusieurs actions. Elle vole ainsi des tickets d’alimentation à la mairie, mais distribue aussi des tracts, qui est selon elle le plus périlleux. La maison de ses parents consiste d’ailleurs en une “boîte aux lettres”, c’est-à-dire que c’est ici que transitent les jeunes filles qui transportent la presse et la littérature clandestine.
Par la suite, ce sont les armes qui transitent par la maison des Dumont, aidé par un certain Pierre André, résistant très investi et audacieux de toute l’Auvergne. Marguerite est rapidement contactée par les FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) et recrutée en tant qu’agent de liaison. Durant l’hiver 1943-1944, elle doit alors faire la route Ambert-Thiers à vélo pour transmettre des informations au moins une fois par mois pendant les premiers mois. Elle continue, de façon moins régulière jusqu’en mai 1944 lorsqu’elle est contrainte d’arrêter du fait d’une pleurite sèche (inflammation aiguë de la plèvre).
Elle est donc conduite dans l’Allier chez sa cousine pour se remettre et manque de fait la Libération de Thiers. Elle est tout de même prévenu par un ami à moto qui la ramène dans la ville pour fêter l’événement. Il est évident de montrer que son action a été très importante pour la vie de Thiers au travers de ces dures événements.
Pour son combat et son engagement, Marguerite Dumont-Arlaud a reçu plusieurs distinctions dont la Médaille du Combattant, la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, la Médaille de la Ville de Thiers, une plaque de l’Assemblée Nationale décernée par le député du Puy-de-Dôme et les insignes des FTPF.