Marien Leschi

L’Etat-major des armées de Vichy requiert un centre de transmission pour lui permettre de communiquer avec les divisions militaires et les garnisons en zone libre. Ce centre est alors installée dans la ferme La Rapine à Saint-Jean-d’Heurs, près de Lezoux et prend le nom de service radioélectrique de sécurité du territoire. Il est rattaché aux PTT, ce qui lui confère une dimension gouvernementale. Ainsi 50 spécialistes du 8ème Régiment du Génie opèrent dans le centre sous l’autorité du commandant Marien Leschi tout en aidant dès qu’il le peuvent les mouvements de Résistance.

Ils sont parvenus à récupérer et à dissimuler de grandes quantités de matériel lors du repli. Ceci leur permet de constituer et d’exploiter des lignes clandestinement dont les écoutes s’avèrent précieuses. Au sein de cette équipe, un centre d’expérimentation opère sous les ordres du Capitaine Lacoste.

Le 9 novembre 1942, la ferme diffuse un télégramme secret de l’État-major qui demandait aux divisions de regrouper leurs troupes hors des garnisons alors que l’invasion de la zone non-occupée était imminente. La Rapine devient alors un poste de commandement clandestin avec capacités de transmissions et mobiles. L’invasion a lieu le 11 novembre, sans que Vichy n’intervienne : ceux qui s’y opposent rejoignent alors la Résistance. L’armée de l’armistice est dissoute mais Marien Leschi parvient tout de même à faire perdurer l’activité de son service étant rattaché aux PTT. Il permet ainsi à ses hommes de se soustraire au STO.

Le 8 juillet 1943, après un incident à Marseille, la Gestapo investi La Rapine et arrête la plupart des cadres dont le Commandant Leschi et le Capitaine Lacoste tandis que le matériel est mis sous scellés. Ceux qui ont pu s’échapper rejoignent le maquis. Les personnes arrêtées dans ces jours sont internées à Clermont-Ferrand, puis interrogées, et enfin fusillées ou déportées.

Le commandant après son arrestation par la Gestapo en 1943, est interné à Clermont-Ferrand, interrogé et déporté avec le Capitaine Lacoste à Buchenwald. Peu après, ils sont transférés à Dora, une usine souterraine. Au sein même du camp, ils participent tous deux à la résistance interne, véritables chefs de file. Alors que les alliés s’apprêtent à libérer les camps, ils survivent aux marches de la mort contrairement à la majeure partie de leurs compagnons.

Après la guerre, Marien Leschi quitte l’armée et intègre la RTF (Radiodiffusion-télévision française) en tant qu’ingénieur puis en devient le directeur général technique. Il est d’ailleurs considéré comme le fondateur technique de la télévision française. Pour toutes ses actions et son mérite personnel, il est élevé au rang de Grand Officier de la LH.

Categories Portraits de résistants

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