Itinéraire Buron du Sancy au Puy de Sancy

Localisation : Le Buron du Sancy
Mode de déplacement : randonnée — à pied
Distance : 6,65 km
Durée : 3 h 35
Dénivelé : 470 m
Difficulté : difficile pour bons marcheurs et en bonne condition physique.
Vérifier les conditions météorologiques en hiver.
Certains lieux sont difficilement accessibles aux personnes à mobilité réduite, mais possibilité d’accéder à la terrasse par le téléphérique.

Il est fortement conseillé de se rapprocher de l’ office du tourisme afin d’obtenir un topo-guide détaillé du circuit pédestre.

Pourquoi ? Le Buron du Sancy est un lieu de mémoire immanquable dans ce territoire, tant les évènements qui y prirent place sont restés dans les consciences. Cette randonnée fait partir les randonneurs de ce Buron pour ensuite les amener jusqu’au puy de Sancy puis aux origines de la Dordogne.
? Ce circuit fait une boucle depuis le Buron du Sancy.
Intérêts ? En apprendre plus sur la rafle de la Bourboule, les crimes de la Gestapo et de la milice française !

Carte :

Présentation détaillée de la randonnée

Point de départ et première étape : Le Buron du Sancy

Le buron est un habitat pastoral, typique des hauts pâturages des Mont-Dore mais aussi du Cantal. Ces petites maisons de pierre, au confort plutôt rudimentaire, hébergeaient les paysans lors de l’estive, période entre mai et octobre où ils amènent les bêtes paître dans les montagnes. Le lait est alors collecté et transformé sur place en fromage. Aujourd’hui, cette tradition a totalement disparu, mais les burons continuent à rythmer les alpages.

Il en existe plusieurs qui ont hébergé des résistants, puisque leur situation isolée et difficile d’accès est idéale pour les maquisards souhaitant être discrets. Seulement, les burons n’ont pas été utilisés que par les résistants : le 27 avril 1944 au soir, la Gestapo fusille et brûle trois résistants dans le buron situé au pied du Sancy.

Une rafle a eu lieu à La Bourboule à l’hôtel du Globe le même jour, les Allemands décident de fusiller trois résistants originaires de la Bourboule, connus pour avoir créé le maquis du Mont-Dore : Abel et Raymond Rozier ainsi que Marcel Bouchaudy. Ces trois résistants sédentaires ont œuvré durant la guerre pour soutenir la résistance et les différents réseaux opérant dans la région en hébergeant des résistants, coordonnant des parachutages et distribuant des tracts en ville. La rafle de La Bourboule fait 5 victimes et 9 déportés. Un témoignage de l’époque nous raconte l’assassinat des trois résistants :

« Le 27 avril vers 20 heures 45, une voiture Peugeot monta au Sancy à vive allure et alla directement à nos burons qui sont situés à 300 mètres du chalet. Des hommes en descendirent, quelques minutes s’écoulèrent puis nous entendîmes des coups de mitraillettes […] Et le feu fut mis à ce buron qui brûla. Dans peu de temps, la voiture repartit en tirant sur son passage des coups de feu. Nous ne pensions pas à ce moment-là à l’affreux drame qui s’était passé près de chez nous. […] En remontant le lendemain matin nous allions vite sur le lieu du sinistre. Quelle ne fut pas notre surprise en apercevant des corps qui n’avaient pas fini de brûler.¹ »

Christine Lechevallier, sources personnelles.

À la fin de la guerre, les honneurs sont donnés à ces résistants, reconnus « Mort pour la Patrie ». Voici une photo d’une cérémonie commémorative où Willy Mabrut, ancien résistant et chef de Maquis, délivre un discours sur les évènements tragiques du 27 avril :

Pierre Delquaire, sources personnelles.

Deuxième étape : Le puy de Sancy

Emprunter le val de cour de Courre pour accéder au sommet du puy de Sancy qui est le plus haut du Massif central avec une altitude de 1886 mètres. Le Puy de Sancy est un site incontournable de ce massif. C’est là aussi que la Dore et la Dogne se croisent, et on y trouve une vue imprenable sur presque 1/7 de la France !, par extrême beau temps on peut même voir apercevoir le soleil se lever sur le Mont-Blanc le jour de la Saint Jean. En revanche, on peut plus facilement voir les massifs volcaniques du Cantal et de la chaîne des Puys. Le puy de Sancy est un strato-volcan : il s’agit de plusieurs volcans imbriqués qui prêtent l’hiver, leurs flancs enneigés aux skieurs.

Crédit photo :
Richard LECHEVALLIER

Même si vous n’êtes pas marcheurs, Le sommet du Sancy s’offrira à vous aussi, en empruntant le téléphérique, et après quelques marches vous accéderez à la table d’orientation

Troisième étape : Cascades de la Dore

Située dans la montagne du Sancy, le torrent de la Dore serpente entre rochers et pelouses rases, offrant un paysage magnifique lors des randonnées, avant de se précipiter dans le vide en flots turbulents pour rejoindre en contre-bas le ruisseau de la Dogne.

Quatrième et dernière étape : Aux sources de la Dordogne

En arpentant les flancs fleuris ou enneigés du Sancy, vous croiserez des petits rus qui vont en se réunissant former la Dordogne. Cette rivière du Massif central, qui prend sa source au Puy de Sancy par la jonction de deux ruisseaux de montagne, la Dore et la Dogne va traverser 6 départements et se jetter dans la Garonne. Son nom vient du latin « Duranius » qui signifie torrent, ruisseau. Dans le Sancy, cette rivière est classée « rivière de première catégorie », car elle abrite une biodiversité remarquable. D’ailleurs, depuis le 11 juillet 2012, le bassin de la Dordogne fait partie du Réseau mondial des Réserves de Biosphère de l’UNESCO. Les sources de la Dordogne font partie du patrimoine naturel du Sancy.


Sources :
1. SERRE Michèle, La région de La Bourboule et du Mont-Dore pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, La Galipote, 2017, 255 pages.

Categories Itinéraires Pays de Sancy

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