Itinéraire de Saint-Floret

Entre Légende et histoire ou le destin d’une petite cité au caractère bien trempé

Localisation (départ) : Saint-Floret
Mode de déplacement : randonnée à pied
Distance : 6km
Durée : 1h30
Difficulté : facile

Labélisée, “Petite cité de caractère”, la commune de Saint Floret recèle un patrimoine architectural ancien et remarquable où les légendes se mêlent à l’Histoire et dont les pierres gardent encore le murmure des troubadours racontant la romance de Tristan et Yseut ou l’écho des bombes allemandes s’abattant sur le village vigneron

Présentation de la randonnée

Le circuit débute au pont médiéval en direction du site du Chastel

Première étape : Le pont médiéval

Si plusieurs ponts enjambent la Couze Pavin, le plus ancien est celui de la Pède construit au XVème siècle dont l’arche centrale contient un oratoire abritant une vierge en majesté polychrome du XIIIe. Mais il failli bien disparaître lors du bombardement du village par l’aviation allemande, le 30 juin 1944, une bombe qui se trouvait sous ce pont n’a jamais explosé.

Poursuivre en direction du site du Chastel en empruntant sur la droite le chemin de Noyol.

Deuxième étape : le site du Chastel

@ Richard LECHEVALLIER

En surplomb de la Couze Pavin, cet escarpement rocheux offrit au seigneur local un site idéal pour l’édification d’un château

Dominant le village, le site du Chastel offre une vue magnifique sur le château médiéval établi juste en face, mais surtout recèle des curiosités aussi belles que rares.

Le site archéologique unique renferme des tombes anthropomorphes du Haut Moyen-Âge. C’est sur cette colline du Chastel, que les hommes du néolithique se sont implantés, suivis des Celtes. En effet, ce lieu connu autrefois pour être un lieu de culte, se transforme avec l’arrivée des Celtes en nécropole. C’est d’ailleurs pour cette raison que des tombes “anthropomorphes céphaloïdes”, soit des tombes qui prennent la forme d’un corps, sont retrouvées dans ce lieu.

Il est rare de trouver ce type de tombe anthropomorphe, plutôt peu répandu en Auvergne. Les tombes sont creusées dans la pierre, ici du granite. Elles sont toutes orientées la tête vers le couchant. Et leur positionnement est décidé en fonction de l’inclinaison du soleil ce qui explique leurs implantations en forme circulaire. Ces tombes sont ensuite recouvertes d’un couvercle de basalte encore visible aujourd’hui. Ce couvercle scellé est sans nul doute à l’origine de la bonne conservation des ossements.

Ce qui fait également la particularité de cette sépulture, outre son implantation atypique, est le fait que les tombes aient été réutilisées pour les nouveaux arrivants. Uniquement quelques os étaient conservés des anciens occupants. Par la suite, l’ancien lieu de culte celte est repris par les gallo-romains suivit par le christianisme. Une église romane dédiée à Saint-Flour voit le jour au XIIème siècle par Jehan de Bellenaves, seigneur de Saint-Floret et chambellan du duc d’Auvergne.

La chapelle médiévale (ou église Saint Flour, ou encore église du haut) se dresse au milieu su site. A l’intérieur, nous pouvons observer une vierge à l’enfant ainsi qu’une peinture murale du XIVème. La peinture murale met en scène le seigneur de Saint-Floret, Jehan de Bellenaves, présentant son épouse et ses quatre enfants au Saint-Jean Baptiste. Elle est reproduite au palais de Chaillot à Paris. Ce site dispose également d’un ossuaire à forme pyramidale. Il est également possible de contempler un ossuaire à forme pyramidale extrêmement rare dans la région.

L’ossuaire quant à lui couvre un puits de plus de 5 mètres de profondeur, comblé par des ossements. Le bâtiment de forme pyramidale date du IXème siècle, mais l’endroit lui-même à une origine plus ancienne qui pourrait remonter au 1er siècle.

Redescendre vers le village. A gauche du pont de la Pédes, prendre la RD et se diriger vers le monument aux Morts

Troisième étape : monument aux morts

Lee monument aux morts de la commune rappelle les évènements douloureux et tragiques du 30 juin 1944. En effet, ce jour-là, un bombardement déversant plusieurs dizaines de bombes incendiaires orchestré par la Luftwaffe, détruit le village en représailles des actions peut-être perpétrées par les maquisards. La veille en fin d’après-midi, une voiture allemande avait traversé le bourg et un officier nazi avait été blessé par des tirs venus du Village. La tragédie débuta à 5 heures 30, par un bombardement aérien qui détruisit plus de 60 % des habitations. Cinq avions avaient largué plus de 50 bombes et mitraillé en même temps pour instaurer dès le début de cette opération punitive, une atmosphère de terreur. Dans la première demi-heure, on comptait déjà 9 morts. Après le bombardement, le village fut investi. Le pillage s’organisa, tandis que les femmes, les enfants et les vieillards étaient rassemblés à l’entrée de Saint-Floret où ils restèrent, les mains en l’air pendant plus de deux heures. Ils prirent des otages qui furent emmenés à la prison du 92ème Régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand. Les allemands s’en allaient vers midi, laissant derrière eux un village en ruines. (https://saint-floret.fr/ceremonies-commemoratives)

Parmi les otages, certains furent fusillés à Orcines, et d’autres emmenés en déportation d’où ils ne revinrent pas.24 personnes, dont le maire de Saint-Floret, Pierre Foury, ont été faites prisonnières au 92ème RI à Clermont-Ferrand avant d’être fusillées à Orcines le 13 juillet 1944. Le passage allemand est encore présent, que ce soit à travers les traces de fusillades sur les murs ou dans des ruines le long de la falaise dont le fort.

Revenir sur ses pas pour découvrir sur la gauche, le village avec ses ruelles en pente pleine de charme.

Quatrième étape : le fort villagaois

Bâti sur un éperon rocheux, Saint-Floret est un fort villageois qui a conservé les vestiges de son passé féodal.

L église est u XVIIIème Siècle, sa façade en pan de mur supporte un clocher du XIXème Siècle. Le mobilier baroque est de la même époque.

Cinquième étape : le château

Le château féodal construit au XIIIe siècle appartient aujourd’hui au patrimoine culturel de la ville. Lors de sa construction, une quarantaine de fresques mettant en scène le roman de Tristan et Iseult sont réalisées en 1370. Aujourd’hui, seulement une dizaine est encore observable. Les visiteurs peuvent accéder au donjon, à une salle des chevaliers voûtée ainsi à la tour où il est possible d’observer un point de vue panoramique sur le village. Dans la salle des chevaliers une magnifique fresque représente le roi Marc, Tristan de Léomois, Palamède, Hélis, la fée Morgane, et Iseult figures de la légende de Tristan et Yseult.

Categories Itinéraires Pays d'Issoire

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