Itinéraire de Riom

Localisation : Riom
Mode de déplacement : randonnée – à pied
Distance : 2km
Durée : 2h30
Difficulté : modéré
Dénivelé : facile
Vérifier les conditions météorologiques en saison hivernale

Pourquoi ? Le circuit « Riom, ville d’art et de mémoire » propose une découverte pédestre de la commune de Riom, siège sociale de la Communauté d’Agglomération Riom, Limagne et Volcans. Le touriste visiterait la commune pour comprendre son histoire durant la Seconde Guerre Mondiale, tout en découvrant les sites culturels et en profitant du point de la Tour de l’horloge.

Où ? Riom, centre ville

Intérêts ? Les plaques commémoratives, les stèles et les monuments aux morts de la Seconde Guerre Mondiale présents dans la ville, nous informent sur les événements ayant eu lieu dans la commune entre 1939 et 1945.

Carte

Présentation détaillée de la randonnée

Première étape : L’Office de Tourisme Terra Volcana et la Halle

Le circuit commence à l’Office de Tourisme Terra Volcana, à proximité de la rue Victor Basch, professeur assassiné par la milice en 1944. Le touriste peux y récupérer une carte de la ville, des renseignements supplémentaires sur la boucle, ainsi que des informations sur les sites touristiques à proximité. A proximité, se trouve le parking de la Place de la Fédération ainsi que « La Halle », l’un des plus grands marchés couverts du Puy-De-Dôm qui proposent de nombreux produits régionaux.

Deuxième étape : Pharmacie des Puys et Place Marinette Menut

Après un éventuel arrêt à l’office de Tourisme, se diriger vers le Boulevard de la République puis la place Marinette Menut, Sur la façade de la pharmacie des Puys une plaque commémorative est apposée. Cette pharmacie fut créée en 1941 par Anne-Marie Menut, dit Marinette, alors récemment diplômée de la faculté de pharmacie de Toulouse, et par son mari Max Menut. A cette époque, elle s’appelait alors « Pharmacie Nouvelle ». Au centre de la place se trouve une stèle en l’hommage de cette figure de la résistance locale¹. Née en 1914 dans l’Allier, elle suit des études de Pharmacie à Clermont-Ferrand puis à Toulouse avant de revenir dans le Puy-de-Dôme, plus exactement à Riom. Elle se marie en 1941 avec Max Menut, mobilisé en 1939, prisonnier puis évadé². Il entre en 1941 dans la résistance, rejoint officiellement un an plus tard par sa femme qui s’occupait des missions de ravitaillement, de stockage de journaux clandestins et aidait à trouver des abris pour les résistants et les juifs. A la suite d’une attaque des troupes allemandes près du village de Saint-Just, Marinette est arrêtée et emmenée au siège de la Gestapo à Chamalières le 27 juin 1944. Après avoir été torturée, la résistante fut fusillée le 19 juillet 1944 à Clermont-Ferrand « sans avoir parlé ». Le 1er mars 1945 lui est attribuée post-mortem la Légion d’honneur, la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.

Sur la même place se trouve l’un des monuments aux morts les plus important de Riom, érigé par le sculpteur R. Mabru. Il s’agit d’une stèle en bas-relief représentant une famille triste. Ce monument rend hommage aux martyrs et déportés comme l’indiquent les plaques : « AUX MARTYRS DE LA RÉSISTANCE, POUR PERPÉTUER LE SOUVENIR, DES ATROCITÉS COMMISES, PAR LA GESTAPO ET SES COMPLICES » et « Les déportés, internés, résistants patriotes, Survivants des camps et prisons, De la barbarie nazie et du fascisme. N’oubliez pas notre serment et notre combat, Pour la liberté et la paix dans le monde, Soyez maintenant les défenseurs de notre idéal. Plus jamais ça. »

Troisième étape : Arc de Triomphe et Stèle Virlogeux 

Continuer le long du boulevard pour traverser ensuite le square Virlogeux, à la sortie duquel se trouve l’arc de Triomphe de Riom³. Inauguré le 7 juillet 1923, l’imposant monument aux morts rend initialement honneur aux soldats de la Grande Guerre. Des plaques ont par la suite été ajoutées pour commémorer les soldats tombés lors de la Seconde Guerre Mondiale, la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Son architecte, Gabriel Ruprich-Robert, a créé un jeu de polychromie entre des pierres de calcaires claires, des briques et de la pierre de Volvic. Sous l’arc en plein cintre se trouve les plaques commémoratives ornées de croix-de-guerre. Enfin, sont gravés dans la pierre en bas-relief et au-dessus des croix-de-guerre, deux grandes palmes et au-dessus des croix-de-guerre.

En remontant l’avenue Virlogeux, une stèle a été érigée en hommage au couple Virlogeux. Claude et Pierre Virlogeux, considérés comme des figures emblématiques de la Résistance locale. Pierre était ingénieur à l’Ecole Nationale Supérieur de Céramique de Sèvres, et Claude, une ancienne élève de l’Ecole Normale de France, agrégée de Sciences de France en 1923.
Les époux entrent dans la résistance en 1941 et furent arrêtés avec leurs deux fils. Pierre Virlogeux est torturé par la Gestapo. Il se donne la mort le 8 janvier 1944 pour s’empêcher de parler. Quant à elle, elle fut par la suite déportée à Ravensbrück et mourut d’épuisement le 11 novembre 1944.

Quatrième étape : L’ancienne maison d’arrêt de Riom

Le promeneur continue sa visite de Riom en allant vers la place des Martyrs-de-la-Résistance. A proximité de cette rue se trouve l’ancienne Maison d’arrêt de Riom, où sont apposées trois plaques commémoratives.

Construite dans les années 1860, la prison se compose de cinq bâtiments d’une surface totale de 5000m². Située à proximité de la Sainte-Chapelle de Riom, elle est reliée au Palais de Justice par un souterrain. En ces lieux ont été détenues d’importantes personnalités politiques telles que Jean Zay ainsi que le Général De Lattre de Tassigny.

C’est à cet endroit que Jean Zay⁴ a été retenu prisonnier. Né à Orléans en 1904, il devient député du Loiret en 1932, puis ministre de l’Education Nationale et des Beaux-arts au sein du gouvernement de Léon Blum de juin 1936 à septembre 1939. Il est ensuite affecté en tant que sous-lieutenant pendant la guerre, et en 1940 il part ensuite continuer la guerre en Afrique du Nord. Il est accusé par la suite de désertion par le Régime de Vichy et est condamné en octobre 1940. Il est transféré dans différentes prisons avant de rejoindre la maison d’arrêt de Riom en janvier 1941. Le 20 juin 1944, il est assassiné par des miliciens dans l’Allier pendant un transfert.

Pendant son emprisonnement, il écrit « Souvenirs et solitude ». Deux plaques commémoratives ont été apposées en son honneur sur le mur de la prison.

C’est aussi à cet endroit qu’a été détenu Jean De Lattre de Tassigny⁵. Pendant la Première Guerre Mondiale, alors qu’il est capitaine du 93ème régiment d’infanterie, il est blessé à quatre reprises. En 1938, il devient chef d’état-major du gouverneur de Strasbourg. Promu général de brigade en mars 1939, il devient chef d’état-major de la 5ème armée le 2 septembre 1939. Il prend le commandement de la 14ème division d’infanterie et repousse les troupes allemandes.

Lorsque l’armistice est signé le 22 juin 1940, Jean de Lattre de Tassigny s’applique à la formation des cadres de l’armée. Le 9 janvier 1943, il est condamné à dix ans de prison pour avoir résisté aux troupes allemandes lors de leur entrée en zone libre le 11 novembre 1942, mais aussi pour abandon au poste par le Tribunal d’état. Il est transféré à Riom en février 1943, et s’en échappe dans la nuit du 2 au 3 septembre, aidé par sa femme et son fils (un autre itinéraire de randonnée mentionne cet évènement ! Rendez vous par ici). Il rejoint Londres puis Alger, promu général d’armée par le Général De Gaulle, et prend les commandes de l’armée B, pour participer au débarquement de Provence le 16 août 1944. Il représente la France lors de la signature de l’armistice le 8 mai 1945 à Berlin. Pendant la guerre d’Indochine, il devient haut-commissaire et commandant en chef.

Il meurt le 11 janvier 1952 et est promu maréchal de France à titre posthume le 15 janvier 1952. La plaque expliquant son évasion de la prison de Riom est visible au niveau de la rue Valmy, à gauche de la maison d’arrêt.

La troisième plaque exposée sur la façade de la maison d’arrêt explique l’événement ayant eu lieu en ses murs. Le 9 août 1944, les renseignements des Francs-tireurs et Partisans apprennent que la milice allemande prévoit le 13 août de récupérer cent quatorze prisonniers à Riom, d’exécuter trente d’entre eux et de déporter les autres. Les responsables des FTP et Corps Francs mettent au point le 11 août une mission de sauvetage.

Le rassemblement a lieu à 2h15 du matin en face du cimetière Saint-Georges. De là sont partis quinze minutes plus tard environ soixante-dix maquisards armés. Pour la mission, trois des maquisards se sont déguisés en soldats allemands, qui, une fois arrivés en face de la prison entrent tous les trois grâce à l’aide d’un des maquisards qui parlait couramment allemand. Par la suite, après avoir immobilisé la sentinelle et coupé l’alimentation électrique, les cellules s’ouvrent et libèrent l’ensemble des prisonniers, dont 16 femmes. L’opération est un succès, les maquisards reprennent ensuite le chemin vers La Sioule.  

Cinquième étape : Le musée Mandet

Il est créé en 1866 de l’union de deux hôtels particuliers du XVIIème et XVIIIème siècle. La galerie qui les lie est dédiée aux expositions temporaires. 6000 pièces sont à voir dans ces bâtiments, retraçant grâce à des peintures, des objets et des sculptures, l’histoire de l’Antiquité au XXIème siècle. En 2011, après la rénovation du rez-de-chaussée d’un des hôtels, un département est dédié au design et arts décoratifs contemporains.

Sixème étape : L’Hôtel Guymoneau 

La visite se poursuit en poussant la porte du n°12 de la rue de l’Horloge. L’hôtel Guymoneau⁶ est un des nombreux hôtels particuliers de Riom, dont la cour est à admirer.

L’émergence des hôtels particuliers commencent lors du XVIème en période de Renaissance. Ces derniers sont construits en pierre de Volvic, et l’hôtel Guymoneau est caractéristique des plans et décors de l’époque, qui s’inspirent de décors religieux, comme dans ceux des Cériers et Arnoux de Maison-Rouge.

Sur la première volée de l’escalier, on découvre des moyens-relief représentant l’Annonciation, avec à sa gauche Marie, debout sa main posée sur le livre, surprise par la présence de l’archange Gabriel(à droite). Au-dessus de la porte d’entrée de la demeure sont représentés deux personnages : les époux Guymoneau, en costume “Louis XIII”. Quatre vertus sont également présentes sur le garde-corps de la cour : la Prudence, la Force, la Justice et la Tempérance. Enfin, dans différentes parties de la cour se trouvent des médaillons pour parfaire le décor.

Septième étape : La tour de l’Horloge

En face de l’hôtel Guymoneau, on entre dans la Tour de l’Horloge⁷. Cet endroit est le siège du Pays d’Art et d’Histoire de Riom, classé Monument Historique en 1862. Il s’agit de l’ancien beffroi de la commune, reconstruit pendant la Renaissance sur sa base médiévale carrée. Cette base sert d’assise à une tour octogonale, dont le dôme est ajouté courant XVIIIème siècle.

L’intérieur de la tour offre une salle d’exposition consacrée au patrimoine Riomois, des maquettes tactiles facilitent la visite aux personnes en situation de handicap visuel. Une plateforme sommitale en haut de la tour, agrémentée d’une table d’orientation permet de profiter d’une vue panoramique exceptionnelle.

Huitième étape : La basilique Saint Amable

La balade se termine par la visite de la basilique Saint Amable⁸, édifice construit sur l’emplacement d’une ancienne chapelle. C’est au Vème siècle que le prêtre de Riom, Amable, demande la construction de l’édifice, et d’un baptistère. L’église est l’une des plus vastes du Puy-de-Dôme, après la cathédrale de Clermont-Ferrand. Elle a été agrandie afin de recevoir un nombre plus important de pèlerins.

La basilique présente différentes architectures, signe des modifications ayant eu lieu au fil des siècles. Ainsi, sa nef et ses bas-côtés sont probablement d’inspiration romane. Quant à la brisure et le vaisseau des arcs, avec l’utilisation de la pierre de Volvic, ils font penser à une construction fin du XIIème siècle. C’est à cette période que commence les manifestations d’art gothique en Auvergne, comme le témoigne le choeur et son déambulatoire. On retrouve aussi des traces de gothique flamboyant avec les chapelles funéraires nord édifiée entre la fin du XIVème siècle et début du XVème. Les chapelles sud sont ajoutées au XVIIIème siècle, après la destruction du cloître venantt donner de l’équilibre à la basilique. Le transept et le clocher sont eux reconstruits en 1855. En exposition à l’intérieur de l’édifice, trois reliques appartenant à St-Amable sont présentes. Classé Monument Historique en 1840, l’église est également élevée au titre de basilique en 1912.


Sources :
1. Archives départementales. (2019). Marinette Menut (1914 – 1944), [En ligne] http://www.archivesdepartementales.puydedome.fr/n/marinette-menut/n:132
2. Le Maitron dictionnaire biographique fusillés, guillotinés, exécutés, massacrés 1940 – 1944. (2019). MENUT Marinette [née LAFAYE Anne-Mary, Jeanne], [En ligne] http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article176058
3. Riom Communauté – Pays d’Art et d’Histoire de Riom. (2015). Les monuments aux morts, [En ligne] https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/7650/riom-place/
4. Musée protestant. (2019). Jean Zay (1904 – 1944), [En ligne] https://www.museeprotestant.org/notice/jean-zay-1904-1944/
5. Chemins de mémoire. (2019). Jean-Marie de Lattre de Tassigny (1889 – 1952), [En ligne] http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/jean-marie-de-lattre-de-tassigny-1889-1952 (page consultée le 30 mars 2019)
6. Art et histoire en Auvergne Rhône Alpes. (2019). L’hôtel Guymoneau, Riom, [En ligne] https://vpah-auvergne-rhone-alpes.fr/ressource/l-h%C3%B4tel-guymoneau-riom
7. Ville Riom. (2019). La tour de l’horloge, [En ligne] https://www.ville-riom.fr/decouvrir/histoire-et-patrimoine/les-differents-monuments/la-tour-de-l-horloge.html
8. Ville Riom. (2019). La basilique St Amable, [En ligne] https://www.ville-riom.fr/decouvrir/histoire-et-patrimoine/les-differents-monuments/basilique-saint-amable.html

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