Balade en Y
Contexte
Localisation (départ) : Issoire
Mode de déplacement : randonnée à pied
Distance : 3km
Durée : 1h
Difficulté : facile
Dénivelé : aucun
Ce circuit cherche à valoriser le patrimoine historique et culturel de la ville d’Issoire et de la mettre en lien avec les événements de la Seconde Guerre mondiale dont elle a été le théâtre.
Au VIe siècle, Grégoire de Tours désigne Issoire sous le nom d’Ysiodorum puis la ville se développe autour de l’abbatiale Saint-Austremoine, datant du XIIe siècle. C’est à partir de la Révolution Française que l’orthographe moderne d’Issoire s’est imposée.
Présentation de la randonnée
Départ du Jardin des Plantes
Le circuit débute par le parc public René Cassin, qui se situe à côté de la gare. En coeur de ville, traversé par la couze Pavin, c’est un espace de fraîcheur et de calme, propice à la méditation. Face au parc, l’abbaye Saint Austremoine
Première étape : Abbatiale Saint-Austremoine
Construite vers 1130, l’abbatiale bénédictine de Saint-Austremoine appartient au cycle des cinq églises majeures de Basse-Auvergne. Les quatre autres sont situées à Clermont-Ferrand, Orcival, Saint-Nectaire et Saint-Saturnin. Elle est dédiée à Austremoine, premier évêque de Clermont-Ferrand à la fin du IIIe siècle. Le bâtiment fait 65 mètres de long pour 17 mètres de large. Il a été construit en arkose sur un plan type des églises de pèlerinage, avec un choeur à déambulatoire et des chapelles rayonnantes sur crypte semi enterrée. Les visiteurs peuvent aussi admirer les médaillons des signes du Zodiaque au niveau du chevet décoré.
Une fois à l’intérieur de la nef, nous pouvons observer des chapiteaux figurés avec des animaux du monde fantastique comme des griffons et des centaures. Quant aux chapiteaux du choeur plus classique, ils sont consacrés au cycle de la Passion et de la Résurrection du Christ. L’aspect fantastique est alors uni à la dimension sacrée. Afin de parfaire ses connaissances sur l’art roman, le visiteur peut découvrir le Centre d’Art Roman en passant par l’Office de Tourisme à côté de l’église pour avoir une documentation papier sur la Ville d’Issoire. Le musée tout aussi proche, est situé sur l’emplacement du noyau primitif de la ville, abritant une ancienne nécropole médiévale rattachée à l’église abbatiale. (source : Pays d’Art et d’histoire, parcours Issoire)


Deuxième étape : Centre d’art Roman Georges-Duby
Le Centre d’art roman Georges-Duby renferme les vestiges de l’ancienne abbaye bénédictine qui, au Moyen Âge, jouxtait l’église abbatiale située juste à côté. Ouvert de mai à octobre, il vise à mettre en valeur le patrimoine roman, avec ses espaces d’accueil, de documentation, d’expositions et d’animations destinés à des cibles variées que ce soit des familles ou des retraités.
Deux campagnes de restauration des salles voûtées de l’ancienne abbaye ont permis de mieux accueillir les visiteurs. Un aménagement plus complet a donné tout son sens à l’appellation « Centre d’art roman ». En effet, cette structure est désormais dotée de salles d’expositions et de documentation, ainsi que d’un espace ludique.
Le Centre Georges-Duby rassemble ainsi les souvenirs d’un passé riche et authentique, joints au désir de préserver et de transmettre un patrimoine culturel important. Il tisse, à travers les siècles, un lien entre le passé, le présent et l’avenir de l’Homme. Chaque été à la fin du mois de juillet, un festival d’art roman est organisé par l’association « Terres Romanes d’Auvergne ». À cette occasion, de nombreuses et diverses activités sont proposés au public.
En sortant; les visiteurs emprunteront la rue Gambetta pour rejoindre en quelques minutes la Place de la République.
Troisième étape : place de la République
Bordée de magasins, la Place de la République s’étire en longueur. En son centre s’élève une fontaine monumentale en pierre de lave. Monument emblématique de la ville, la fontaine a été édifiée en 1823 selon les plans de l’architecte Ledru. Au sommet de cette fontaine trônait une statue de la République. Pendant la seconde guerre mondiale, cette statue a été dissimulée aux occupants par les Issoiriens. Après le conflit, elle a été installée au square René Cassin jusqu’à ce qu’une main inconnue la vole.
Si la place est un lieu de vie, avec son marché du samedi, qui amènent les producteurs locaux (oeufs, volaille, fromage, légumes ….) pour le plus grand bonheur des gourmands, la place de la République a été le témoin d’une rafle terrible.
Le 10 septembre 1943, 21 Issoiriens sont raflés par les autorités allemandes. Cet événement tragique reste, 70 ans après, toujours en mémoire. Il y a presque 75 ans, le chef de la police allemande du Massif Central, Hugo Geissler, a cherché à tout prix à « briser la résistance à Issoire ». Il s’agit d’une opération de répressions où 21 personnes sont interpellées sur dénonciation. La rafle vise les opposants à l’Etat de Vichy qui collabore avec l’Allemagne.
Les victimes sont des résistants et des réfugiés juifs qui sont déportés ou assassinés. C’est une des premières rafles d’ampleur dans la région, avant celles de Sauxillanges ou de Billom. « Mon père est rentré de l’usine Ducellier à 5 heures, le 10 septembre 1943. À 8 heures, alors qu’il dormait, les Allemands ont sonné pour l’arrêter », raconte Jean-Pierre Maison, qui n’avait que 7 ans à l’époque. Ce genre d’événement a profondément marqué l’esprit de cet homme durant son enfance. Son père, Gilbert Maison est arrêté comme « opposant communiste », alors qu’il était socialiste, avec une carte de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière). « Les Allemands avaient été renseignés sur la présence d’une radio cachée sous l’évier. Elle était restée branchée sur les ondes londoniennes… », rappelle-t-il. Gilbert Maison était surtout un résistant, cachant des armes dans sa cave.
« Une vingtaine d’issoiriens, dont mon père, ont été “ramassés”, poursuit Jean-Pierre Maison. Les Allemands les ont regroupés à l’ancien cinéma Le Modern, avant de les emmener dans les locaux du 92e Régiment d’infanterie de Clermont, puis à Compiègne et enfin au camp de Buchenwald ». Selon la Croix- Rouge, Gilbert Maison meurt pendant son transfert entre Dora et Lublin, à seulement 37 ans.
La rafle d’Issoire, c’est aussi le souvenir de Sarah Stern, une femme juive d’origine polonaise qui fut assassinée place de la République. « Torturée, puis jetée d’une fenêtre », expliquait Guy Assaleix, ancien résistant, dans un article de La Montagne du 22 août 2002. À proximité de la Tour de l’horloge, au 2 rue du Ponteil, une plaque, apposée en 1983, témoigne de ce drame.
Quatrième étape : La Tour de l’Horloge
Après avoir déambulés autour de la place, de préférence, de gauche à droite, et avoir admirés quelques hôtels particulières construits entre le XVe et le XVIIIe comme l’hôtel Clément ou la maison des arcades, les visiteurs se dirigeront vers la Tour de l’ Horloge.
Elle aurait été commandée au XVe siècle par Austremoine Bohier et son frère Antoine, tous deux marchands à Issoire. La silhouette aujourd’hui visible de l’édifice date de sa restauration en 1830. Son aménagement récent, auquel s’ajoute celui du bâtiment voisin, l’ancien pensionnat Sévigné, en fait un lieu surprenant que son architecture résolument contemporaine incite à la découverte. La Tour de la ville d’Issoire reste un lieu de découverte, d’exploration et d’expérimentation. Sa programmation ouverte vise à attirer un public large. Chaque année, une exposition temporaire, d’avril à novembre, permet d’explorer une thématique en profondeur, par exemple la vie sous la Renaissance en France.
Les visiteurs se dirigeront vers le Monuments aux Morts situés place de la Montagne en empruntant la rue Berbiziale.
Cinquième étape : le monument aux morts
le monument aux morts rend hommage aux victimes de la rafle qui s’est déroulée place de la République. Son architecture est pleinement pacifique. Il présente une femme et son enfant, l’idée du renouvellement d’une génération est alors présente. Cette image de la femme renvoie à celle de la République ou de la veuve du soldat tombé au combat. Ce monument prône la paix par son architecture lisse et sobre. La présence du drapeau français renvoie aux valeurs de la République et à la défense de la patrie.
Ce monument aux morts d’Issoire a été réalisé par l’architecte Jean Dangon, ancien déporté. Il est parvenu à rendre hommage aux victimes issoiriennes telles que les soldats, civils, déportés, et résistants. On doit la sculpture à Raymond Coulon (1910-2005), qui a connu la captivité pendant la guerre mais qui est parvenu à s’échapper pour retrouver sa famille. Il est assez connu pour des constructions commémoratives dans toute la région. On lui doit notamment les monuments de Clermont-Ferrand, rue Montlosier et celui du Mont Mouchet qui se situe à proximité du musée de ce haut-lieu de la résistance auvergnate.