Itinéraire de Murat-Le-Quaire à La Bourboule

Localisation (départ) : Scénomusée de la Toinette et Julien
Mode de déplacement : randonnée — à pied
Distance : 4,66 km
Durée : 2h
Dénivelé : 170 m
Difficulté : Débutants en bonne condition physique.
Vérifier les conditions météorologiques en hiver.
Difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite

Pourquoi ? Variante du parcours de La Bourboule, cette randonnée emmène les touristes à la découverte de Murat-le-Quaire et du Scénomusée.

Où ? Départ et arrivée au Scénomusée de La Toinette et Julien à Murat-le-Quaire.

Intérêts ? Ce circuit propose aux randonneurs une vue imprenable sur la Bourboule et les montagnes environnantes. Il offre également aux amateurs de tourisme de nature un parcours en forêt.

Carte

Victor Canitrot, QGIS

Présentation détaillée de la randonnée

Première étape : Scénomusée la Toinette et Julien

Entre objets animés, musiques, effets spéciaux… Le Scénomusée est un incontournable de Murat-le-Quaire. Ce dernier utilise plusieurs de nos sens (vue, ouïe, toucher et odorat) pour nous emmener découvrir le quotidien de deux montagnards, Toinette et Julien. Durant 1h30 (45 minutes par personnage), nous pouvons en apprendre plus sur la région, Murat-le-Quaire, et la vie auvergnate. Chaque personnage permet d’aborder un aspect de la vie dans le Sancy, dans les montagnes, entre 1830 et 1912 pour Toinette, et notre époque pour Julien.

Deuxième étape : L’église Saint-Maurice

L’église Saint-Maurice a été restaurée au XIXe siècle, et possède encore une tour d’escalier en vis, un clocher, et une cuve baptismale en pierre de Volvic. Saint Maurice est par ailleurs le patron des chevaliers, des croisés, et des cavaliers fantassins. Les seigneurs de Murat étaient des cavaliers fantassins !

Troisième étape : La chèvrerie des Monts-Dore

La chèvrerie des Monts-Dore est une ferme pédagogique qui propose aux visiteurs, sur réservation, de participer aux activités de la ferme. On peut donc nourrir les chèvres, en apprendre plus sur la fabrication du fromage (qui est d’ailleurs vendu sur place), et sur toutes les autres production de cette chèvrerie comme le savon au lait de chèvre.

Quatrième étape : Hôtel du Globe

Le 27 avril 1944, la Gestapo investit l’hôtel du Globe de la Bourboule. Ils arrêtent le propriétaire Marcel Bouchaudy, la gérante Emma Chassaing, le cuisinier Erwin Ringer qui est un réfugié allemand, ainsi qu’un homme nommé Anglard. Les résistants Abel et Raymond Rozier sont arrêtés dans leur pâtisserie avec leur neveu Pierre Boissier, et sont conduits à l’hôtel par les Allemands.

Quelques jours avant cette rafle, deux résistants (Buron et Irma) sont arrêtés non loin de l’hôtel. L’étau se resserre pour les résistants « sédentaires » de la Bourboule, puisque plusieurs perquisitions sont réalisées dans les maisons de personnalités soupçonnées d’être des partisans de la résistance (les frères Rozier). Les sédentaires sont des résistants qui ne partent pas aux maquis et restent en ville. Ils servent de liaison avec Londres, coordonnent des parachutages, distribuent des tracts et journaux (comme le journal de résistance Libération, imprimé à La Bourboule), accueillent les réfractaires aux STO et les redirigent vers les maquis. Cette position de sédentaire est dangereuse puisque les autorités peuvent les surveiller. Ils peuvent également se faire dénoncer par les collaborateurs et les familles des résistants deviennent aussi des cibles. Par exemple, les frères Rozier ont été dénoncés plus d’une fois dans l’année, et plusieurs perquisitions ont eu lieu à leurs domiciles.

Malgré ces difficultés, les résistants de la Bourboule décident de ne pas fuir. Ils ont donc probablement été dénoncés, et la Gestapo les considérait déjà comme des « terroristes ». Ainsi, cette rafle a été minutieusement préparée.

« Dénonciations de la milice, bien implantée à La Bourboule, auprès de l’Intendance de police et de la Gestapo de Vichy ; imprudences des Résistants qui se sachant espionnés (mais aussi convaincu de l’imminence du débarquement) sont restés sur place ; zèle des responsables du commissariat et de la mairie : tels sont les éléments qui ont probablement conduit au drame¹ »

Plusieurs personnes sont arrêtées au Mont-Dore et sont conduits à l’hôtel : Omer Nepper, Edouard Bensamoun, Pierre Pavony, René Mary, Lucien Champeix et André Daguillon. Au total, 14 personnes sont arrêtées. 9 sont déportés et 5 sont tués². Les frères Rozier et Marcel Bouchaudy sont conduits au buron du Sancy, où ils sont assassinés et brûlés par les Allemands. Edwin Ringer est tué d’une balle dans la tête et laissé au bord d’une route. Anglard a probablement été tué au Buron du Sancy, bien qu’il soit difficile de le dire avec certitude vu l’état des corps.

Les 4 personnes restantes sont conduites à Clermont-Ferrand puis déportées. Emma Chassaing ira à Ravensbrück, par exemple. Plusieurs enquêtes ont été menées sur le sujet, et plusieurs témoignages ont relaté les évènements, notamment sur le meurtre de Marcel Bouchaudy et les frères Rozier :

« Le 27 avril vers 20 heures 45, une voiture Peugeot monta au Sancy à vive allure et alla directement à nos burons qui sont situés à 300 mètres du chalet. Des hommes en descendirent, quelques minutes s’écoulèrent puis nous entendîmes des coups de mitraillettes […] Et le feu fut mis à ce buron qui brûla. Dans peu de temps, la voiture repartit en tirant sur son passage des coups de feu. Nous ne pensions pas à ce moment-là à l’affreux drame qui s’était passé près de chez nous. […] En remontant le lendemain matin nous allions vite sur le lieu du sinistre. Quelle ne fut pas notre surprise en apercevant des corps qui n’avaient pas fini de brûler³. »

Outre Marcel Bouchaudy et les frères Rozier, assassinés dans le Buron du Sancy, les résistants arrêtés à l’hôtel du Globe ont été déportés à Dachau (à l’exception d’Emma Chassaing qui ira à Ravensbruck). Deux d’entre eux, Lucien Champeix et Pierre Boissier y meurent en 1945.

Cinquième étape : Pâtisserie — boulangerie des frères Rozier

Abel et Raymond Rozier sont deux frères qui étaient des résistants sédentaires de la Bourboule. Ils tenaient une pâtisserie boulangerie située sur le boulevard Georges Clemenceau. Les deux ont combattu durant la Première Guerre mondiale. Lors de la signature de l’Armistice de 1940, les deux frères rejoignent la résistance en tant que sédentaires : ils gardent leurs identités, leur travail et restent en ville, ce qui présente de nombreux risques. Ils sont membres des M.U.R, des FFI et du réseau de résistance les Ardents. Avec Marcel Bouchaudy, ils fondent le maquis du Mont-Dore, et s’occupent des parachutages dans la région (ils coordonnent les envois de munitions vers les maquis). Ils ont également distribué des tracts et des journaux de résistances dans la Bourboule et ont accueilli des réfractaires aux STO avant de les envoyer au maquis.

À plusieurs reprises, les frères Rozier sont dénoncés. La police fait plusieurs perquisitions à leur domicile, ne trouve jamais rien, mais les suspecte grandement d’être des terroristes. Lorsque les deux résistants, Buron et Irma sont arrêtés à proximité de leurs domiciles, les soupçons des forces de l’ordre ne font que croître. Ainsi, le 27 avril 1944, ils sont conduits à l’hôtel du Globe avant d’être assassinés au Buron du Sancy. Les deux frères ont été reconnus « Mort pour la France » et ont reçu la Médaille de la résistance à titre posthume⁴.

@ Exposition la Résistance dans le Puy-de-Dôme, panneau sur la résistance sédentaire

Sixième étape : Ville de la Bourboule

La Bourboule est une ville thermale. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle est devenue un lieu touristique de grande importance dans la région, à travers ce qu’on appelle le tourisme de santé. Les Grands Thermes de la Bourboule représentent à la fois un lieu touristique culturel et patrimonial de par son architecture, et un lieu de tourisme de santé à travers les services proposés : soins et thermothérapie…

Septième étape : La Roche aux Fées

La Roche aux Fées : cette roche doit son nom à la croyance locale que des fées y résidaient. Elle surplombe la ville à 945 m d’altitude et donne une vue panoramique sur La Bourboule. La roche aux fées fait partie des légendes sur la création de la Bourboule. En effet, les habitants auraient supplié les fées pour de l’eau et des terres : ces dernières auraient accepté et la Source Choussy apparut en contrebas de la roche des fées.

De retour à Murat le Quaire, vous pouvez poursuivre votre route jusqu’à la Banne D’Ordanche, qui culmine à 1512m d’altitude. Ce sommet d’origine volcanique facilement reconnaissable par sa forme aplatie offre une superbe vue panoramique à 360°.


Sources :
1. SERRE Michelle, La région de La Bourboule et du Mont-Dore pendant la seconde guerre mondiale, Vertaizon, Éditions La Galipote, 2017, p. 135-137.
2. Ibid
3. Ibid
4. Maitron, Abel et Raymond Rozier [en ligne]

Categories Itinéraires Pays de Sancy

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