Itinéraire de Lezoux à Escoutoux

Localisation : Communes de Lezoux, Sermentizon, Courpière, Sauviat et Escoutoux
Mode de déplacement : en voiture.
Distance : 60 km
Durée : 1h
Difficulté : simple
Dénivelé : 898m
Vérifier les conditions météorologiques en saison hivernale

Pourquoi ? Ce circuit permet la découverte du patrimoine touristique de la partie Sud-Ouest de la région de Thiers, en alliant sites culturels, historiques, religieux et mémoriels.

Où ? Entre Lezoux, Sauviat, Sermentizon, Courpière et Escoutoux.

Intérêts ? Ce circuit automobile permet d’effectuer la visite complète de cinq communes, incluant de nombreux sites naturels et un patrimoine bâti riche : musées, châteaux, églises et monuments.

Carte

Julien Chadeyron

Présentation détaillée de la randonnée

Première étape : Lezoux

L’église Saint-Pierre : Cette église paroissiale néoclassique a été construite au XIXème siècle à l’emplacement d’une ancienne construction romane démolie durant la révolution. Situé au coeur historique de la ville, il est possible d’assister à la messe dominicale chaque semaine à 10h30.

Une fois la visite de l’église effectuée, continuer tout droit rue Maréchal Leclerc, puis tourner à droite rue des Augustins pour arriver à la Place de la Mairie où se situe le monument aux morts de la Victoire.

Le monument de la Victoire : Ce monument est constitué de plusieurs plaques  évoquant chacune les lieux de batailles de différentes guerres. Au centre de ces plaques, se trouvent plusieurs sculptures en bas reliefs avec au premier plan, armée d’un glaive et portant un rameau d’olivier : la Victoire.
Ce monument fut témoin d’un acte de bravoure effectué par un Lezouvien résistant : René Santamaria, qui dans la nuit du 13 au 14 juillet 1943 installa sur le monument un drapeau français arborant la croix de Lorraine ainsi qu’une gerbe de fleurs portant l’inscription “Honneur à la Résistance” .
Sur le monument aux morts monumentale de la guerre de 1914-1918, trois stèles ont été ajoutées en l’honneur des hommes de Lezoux qui sont tombés pour la France :
“1939-1945 Bir-Hakeim Fezzan” – “1939-1945 Libération du Territoire Rhin et Danube” – “1939-1945 A la mémoire de ses résistants, combattants, déportés. La ville de Lezoux reconnaissante”.

Le musée départemental de la céramique : Lezoux était l’un des principaux centres de production de poterie durant l’empire romain , de ce fait, il est principalement dédié à la céramique gallo-romaine.
Le musée est installé dans l’ancienne fabrique de poterie Bompard dans les années 1980, puis en 1999 le département du Puy-de-Dôme décide de le réhabiliter entièrement et en 2003 celui-ci reçoit l’appellation Musée de France.

Pour vous rendre à la prochaine étape du circuit, prendre la rue Saint-Martin, puis prendre la première à gauche pour rejoindre la départementale D2089. Continuer tout droit sur 4,4 km puis prendre Les Bruyères sur 1,9 km.

deuxième étape : La ferme de la Rapine

L’Etat-major des armées de Vichy a besoin d’un centre de transmission pour lui permettre de communiquer avec les divisions militaires et les garnisons en zone libre. Ce centre est alors installée dans la ferme La Rapine à Saint-Jean-d’Heurs, près de Lezoux et prend le nom de service radioélectrique de sécurité du territoire. Il est rattaché aux PTT, ce qui lui confère une dimension gouvernementale. Ainsi 50 spécialistes du 8ème Régiment du Génie opèrent dans le centre sous l’autorité du commandant Marien Leschi tout en aidant dès qu’il le peuvent les mouvements de Résistance.

Ils sont parvenus à récupérer et à dissimuler de grandes quantités de matériel lors du repli. Ceci leur permet de constituer et d’exploiter des lignes clandestinement dont les écoutes s’avèrent précieuses. Au sein de cette équipe, un centre d’expérimentation opère sous les ordres du Capitaine Lacoste. Le 9 novembre 1942, la ferme diffuse un télégramme secret de l’État-major qui demandait aux divisions de regrouper leurs troupes hors des garnisons alors que l’invasion de la zone non-occupée était imminente.

La Rapine devient alors un poste de commandement clandestin avec des capacités de transmissions et mobiles. L’invasion a lieu le 11 novembre, sans que Vichy n’intervienne : ceux qui s’y opposent rejoignent alors la Résistance. L’armée de l’armistice est dissoute mais Marien Leschi parvient tout de même à faire perdurer l’activité de son service étant rattaché aux PTT. Il permet ainsi à ses hommes de se soustraire au STO.

Le 8 juillet 1943, après un incident à Marseille, la Gestapo investit La Rapine et arrête la plupart des cadres dont le Commandant Leschi et le Capitaine Lacoste tandis que le matériel est mis sous scellés. Ceux qui ont pu s’échapper rejoignent le maquis. Les personnes arrêtées dans ces jours sont internées à Clermont-Ferrand, puis interrogées, et enfin fusillées ou déportées.

Le monument érigé au bord de la D2089 sur le lieu-dit de la Rapine rend hommage à Marien Leschi et ses hommes qui ont participé activement à la Résistance locale.

Par ailleurs, le drapeau du 8ème Régiment de transmissions est le seul de tous les emblèmes à porter l’inscriptions “Résistance 1940-1944”.

L’étape suivante est à Sermentizon. Pour rejoindre cette nouvelle commune continuer en direction de Peschadoires sur 500m, puis tourner à droite sur la départementale D335, continuer tout droit en empruntant la départementale D223 en direction de Sermentizon sur 9,5 km, puis tourner à droite pour arriver au château d’Aulteribe.

Troisième étape : Sermentizon et le Château d’Aulteribe

Situé dans la commune de Sermentizon, le château d’Aulteribe présente une architecture médiévale remaniée à l’époque romantique. Il a la réputation d’être l’une des demeures les mieux meublées de France. Il présente en particulier une collection de mobilier estampillée des meilleurs ateliers parisiens des XVIIe et XVIIIe siècles, le fameux portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne, des tapisseries des Flandres et d’Aubusson, entre autres.

Le château d’Aulteribe, comme une centaine d’autres monuments, propriété de l’État, est géré, animé et ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux. Il fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 30 mars 1949 et l’intégralité de sa collection de mobilier fait également l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 12 octobre 1953.

L’ église Saint-Loup de Sermentizon

Les origines de cette église sont anciennes. En effet, certaines parties de l’édifice datent du XIIe et du XIIIe siècles.
De plus, au XIXe siècle, des travaux d’agrandissement ont été entrepris. Elle est composée de différents styles puisque qu’elle est d’origine romane mais certains remaniements sont de styles gothiques. On y trouve 16 verrières faites par des maîtres verriers, Clermontois pour la plupart.

Le Monument aux morts

Ce monument érigé en 1920 est construit en pierre de Volvic. Celui-ci est surmonté d’une sculpture de coq, symbolisant la patrie. On retrouve également le long ainsi qu’à la base du monument des feuilles de laurier, et la décoration militaire de la Croix de Guerre. Au pied du monument se trouve une plaque avec les inscriptions suivantes : “1939-1940, À SES GLORIEUX MORTS, SERMENTIZON, RECONNAISSANT.”

La Croix de Chemin

Cette croix précisément datée du 18 janvier 1603, est construite en pierre de Volvic. Sur celle-ci sont représentées : Saint Loup de Sens, patron de la paroisse et protecteur des malades et Sainte Marthe, invoquée contre la peste à cause de son goupillon. Cette croix commémore l’épidémie de peste qui a sévi en Auvergne à cette époque.

Après avoir découvert la commune de Sermentizon reprendre la départementale D44 sur quelques mètres puis emprunter les départementales D152 et D7 en direction de Courpière. Stationner son véhicule sur le boulevard Vercingétorix. Continuer tout droit jusqu’à rue de la République.

Quatrième étape : Courpière

L’église Saint Martin : elle est fondée au XIIe siècle, cette église a été, pendant plus de 600 ans, le siège d’un prieuré de Bénédictines. Elle est de style roman et depuis 2013, des fonds sont récoltés afin de la rénover. La DRAC d’Auvergne, le département, la région, la commune de Courpière, l’association Courpière-Renaissance et la fondation du patrimoine soutiennent ce projet de rénovation.

Le monument aux morts : Ce monument est orné d’une sculpture du Poilu Victorieux aussi appelé Poilu de la Victoire. Le poilu est ici représenté tenant un fusil dans sa main gauche et brandissant une couronne de laurier dans sa main droite. Il arbore également la Légion d’Honneur, la médaille militaire et la Croix de Guerre. Cette sculpture en bronze, fut réalisée en 1920 par Eugène Bénet et orne plusieurs centaines de monuments aux morts à travers la France.

La tour de Lasdonnas et son parc : La tour de Lasdonnas témoigne aujourd’hui du passé de la ville de Courpière. En effet, durant le Moyen Âge, la ville était close et entourée de plusieurs remparts. Le boulevard Vercingétorix actuel est donc formé de la ceinture des anciens fossés présents dans la ville à l’époque. Cinq portes donnaient entrée dans la ville.

La tour des Maures : Le manoir de Bellime aussi appelé la «tour du Maure» est situé à l’entrée de la ville de Courpière. Cette ancienne forteresse, reconstruite au XVème siècle, était auparavant destinée à protéger la vallée de la Dore.

La chapelle Notre Dame du Pont : elle fut édifiée en 1754 dans le but de remplacer une ancienne chapelle tombée en ruine. Pendant la période d’occupation, les Allemands menacèrent de faire brûler la chapelle et son quartier tout entier. Grâce à l’intervention de résistants et de maquisards celle-ci fut épargnée. En témoignage de reconnaissance on y installa une plaque commémorative honorant plusieurs d’entre eux dont Julien Champredon, Chevalier de la Légion d’Honneur et Maurice Gadrat, Chevalier de la LH en 1971, puis Officier en 1974 (pour plus d’informations, se reporter à la randonnée “de Sermentizon à Vollore-ville” qui aborde l’histoire de ces deux résistants. C’est par ici !).


Pour se diriger vers la prochaine étape du circuit prendre la rue Jules Romain puis tourner à gauche rue Lafayette pour rejoindre la départementale D7. Au rond point prendre la deuxième sortie sur la départementale D58. Continuer tout droit sur 2 km puis tourner légèrement à gauche sur La Barge

Cinquième étape : Le Château de la Barge

Classé aux Monuments Historiques, ce château est placé proche d’une voie romaine et d’un gué sur la Dore, sur la commune de Courpière. Édifié au début du XIIe siècle, c’était à l’origine un château féodal composé d’un donjon massif flanqué de quatre tours, protégé par trois tours détachées reliées par une enceinte, et entouré de douves. Au XVIe siècle, l’édifice reçut un décor italianisant à ses galeries extérieures soutenant des terrasses, ainsi que la chapelle dont les vitraux sont du XVIe et du XVIIe siècle.

Dans l’axe du château, 2 ha terrassés ont permis la création d’un jardin ornemental potager-fruitier. L’hydrographie y est très présente pour l’assainissement des terres vivrières et l’agrément du parc, sous forme de pièces d’eau, bassins et canal. Actuellement, le « Jardin aux bassins » du XVIIe siècle est l’un des éléments restants d’un plan de parc ambitieux avec bosquets, cascades, chambres de verdure et petits sentiers sinueux. Il ne subsiste que trois bassins au milieu d’une vaste prairie où se trouvent deux petits pavillons du XVIIIe siècle.

Le château appartient actuellement à des particuliers. L’intérieur du château est fermé au public mais les jardins peuvent être visités.

Pour quitter la commune de Courpière et se rendre à Sauviat prendre la départementale D58 puis la départementale D906. Au rond point prendre la première sortie et rejoindre la départementale D315 pendant 3,5 km, et enfin tourner à droite à Moulin de Doré pour arriver à l’église Saint-Loup. Stationner votre véhicule devant celle-ci.

Sixième étape : Sauviat

L’Église Saint Loup : elle se trouve au coeur du village de Sauviat. Celle-ci fut construite entre le XIIIème et le XIVème siècles. Son prieuré fondé par les moines de l’abbaye de Cluse en Piémont serait daté des premières années du XIVème siècle. Depuis 1905, l’église est classée au titre des Monuments Historiques.


Pour continuer le circuit et se rendre au Rempart contre l’Oubli rebrousser chemin et prendre le Guaret en direction de la départementale D316 sur 2,7 km, continuer sur la D316A durant 2 km puis emprunter le Chassaing

Septième étape : Sauviat, le Rempart contre l’Oubli

Il s’est écoulé plusieurs années entre la maquette sur papier présentée en 2005 par l’artiste plasticien François Rudel et l’inauguration de la dernière porte du monument. Le monument, baptisé « Le Rempart contre l’Oubli », suit un parcours de 30m de long avec trois portes différentes : la porte du Joug (H : 4,10m/ L : 5m), la porte de la Résistance (H : 4,30m/ L : 5m) et la porte de la Libération plus haute que les deux précédentes. Les repères d’implantation ont été déposés en 2008 le long de la D906 sur la côte de Piboulet, au niveau du lieu-dit Sucheras, sur la commune de Sauviat et la première pierre déposée le 27 juin 2009. Trois cents personnes étaient présentes pour l’occasion.

Les deux premières portes ont été inaugurées en 2010 au cours d’une cérémonie avec des porte-drapeaux. Il s’est écoulé ensuite six ans avant l’installation des deux colonnes de la porte de la Libération le 21 janvier 2016 et trois ans supplémentaires pour l’inauguration de cette dite porte en 2019 au cours d’une cérémonie. Sur l’une des colonnes, sont gravés quelques-uns des Chemins de Mémoire (Moulins, Vichy, Thiers, Noirétable, Pont-Saint-Esprit, Lerigneux, Ambert, Estivareilles, Mont-Mouchet).

Le pilier gauche en pierre de Volvic mesure 5 mètres et représente deux mains : « les mains fraternelles de la libération, les mains tendues et les mains ouvertes, les mains qui luttent et qui brisent les chaînes, les mains solidaires qui ouvrent la porte de la Liberté » . Le pilier droit s’élève jusqu’à 6 mètres et comporte des sculptures de Résistants en bronze avec une corde faite en acier autopatinable. Le pilier est bâti comme un mur que franchissent un Résistant et une Résistante : « elle tend la main à son camarade qui grimpe la corde. C’est la Libération qui arrive pour tout un peuple. » La porte de la Libération est ouverte sur le parvis du souvenir où se situent des plaques de lave émaillée en pierre de Volvic qui relatent les événements de cette période.

Après avoir effectué cet arrêt, et pour rejoindre la dernière commune du circuit reprendre le chemin du Chassaing sur 350 m puis emprunter la départementale D316A jusqu’à rejoindre la départementale D906 sur 2,9 km. Tourner ensuite à gauche sur avenue Lafayette puis, au rond point prendre la deuxième sortie sur rue du Moulin du Sucre, continuer tout droit pour prendre la départementale D58 durant 7,7 km puis tourner sur votre gauche. Une fois sur place stationner le véhicule devant l’église Saint-Georges.

Huitième étape : Escoutoux

L’église Saint-Georges : Cette église de style gothique a été édifiée au XIVème siècle, à l’époque celle-ci fut placée sous le vocable de Saint-Sulpice. On y trouve encore des vitraux réalisés par le maître verrier Antoine Champrobert.

Le monument aux morts : La sculpture de ce monument aux morts fut réalisé par Antonin Astier en 1922, celle-ci est faite pierre de Volvic. On sait qu’il existe d’ailleurs au moins une vingtaine d’exemplaires de cette sculpture placée sur différents monuments d’Auvergne ou des départements voisins.

La Croix de Chemin ou Calvaire Saint-Marguerite : rejoindre la départementale D45 sur 700 m, puis emprunter tout d’abord la départementale D320 sur 2,4 km puis la départementale D319 jusqu’au calvaire Saint-Marguerite. Sur l’une des faces de cette croix datant du XVIème siècle, se trouver le Christ crucifié, sur l’autre, la Vierge à l’Enfant. Tandis qu’à chacun des quatre angles supérieurs du socle, se trouvent des personnages féminins “pleurants” revêtus de draperie à plis.

Jean Anglade (1915-2017) : Il est né au hameau des Bonnets sur la commune de Escoutoux. Instituteur, puis professeur de lettres et agrégé d’histoire, il commence à écrire à 37 ans. A partir de 1969, il va consacrer la plus grande part de son oeuvre à son pays natal, ce qui lui vaudra d’être surnommé le “Pagnol auvergnat”. Une pomme oubliée, Le Tilleul du soir, Le Tour du doigt, Les Ventres jaunes, La Bonne Rosée, Les Permissions de mai, Les Bons Dieux, sept romans « Tous situés dans cette région coutelière où j’ai vu le jour, ces sept romans racontent une ville et des campagnes qui ont beaucoup changé. Je suis la lanterne magique qui projette en noir et blanc d’anciennes images. Certains malintentionnés profiteront de l’occasion pour me traiter de “passéiste”. Dieu sait si j’ai montré dans ces ouvrages les abominations du passé, la difficulté de vivre, l’enchaînement des malheurs. Je raconte le passé honnêtement, tel que je l’ai vécu ou recueilli. Je fais œuvre d’historien, non de passéiste. Cela dit, qu’on ne s’y trompe pas. Mes personnages ont l’accent auvergnat, mais leurs têtes et leurs cœurs, à peu de chose près, sont ce qu’ils seraient si mes gens vivaient en Bretagne, en Lorraine, en Poitou. De sorte que ma région, tout bien pesé, n’est pas vraiment l’Auvergne. Ma région véritable est l’homme. » Jean ANGLADE.


Sources :
VARENNE-PAQUET Jean-Paul, “La Ferme de la Rapine”, 2p.
RUDEL François, Bulletin du Cercle, n°19, avril 2008, p 21.

Categories Itinéraires Pays Thiernois

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