Itinéraire de Sermentizon à Vollore-ville

Localisation : Communes de Sermentizon, Courpière et Vollore-ville
Mode de déplacement : en voiture ou à vélo
Distance : 30 km
Durée : environ 30 minutes en voiture et 2h à vélo
Difficulté : simple en voiture.
Dénivelé : 259m pour la partie basse de la commune de Vollore Montagne qui culmine à 1200 m d’altitude.
Vérifier les conditions météorologiques en saison hivernale

Pourquoi ? Découvrir les châteaux remarquable du territoire, qui font aussi partie de la Route Historique des Châteaux d’Auvergne. En même temps, honorer les sites mémoriels présents le long du circuit. Ce dernier permettra aux visiteurs de mieux connaître l’Histoire de l’Auvergne et ses événements marquants.

Où ? De Sermentizon à Vollore-Ville, en passant par Courpière. Passage dans le centre-bourg et visite du château de chaque commune.

Intérêts ? Un circuit automobile (aussi possible à vélo) qui permet la découverte du patrimoine historique, artistique et architectural des trois communes ainsi que la mise en valeur des sites mémoriels. La possibilité de découvrir un large patrimoine en un temps limité, grâce à l’automobile et la relative proximité des 3 communes.

Carte

Julien Chadeyron

Présentation détaillée de la randonnée

Première étape : Le château d’Aulteribe

Situé dans la commune de Sermentizon, le château d’Aulteribe présente une architecture médiévale remaniée à l’époque romantique. Il a la réputation d’être l’une des demeures les mieux meublées de France. Il présente en particulier une collection de mobilier estampillée des meilleurs ateliers parisiens des XVIIe et XVIIIe siècles, le fameux portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne, des tapisseries des Flandres et d’Aubusson, entre autres.

Le château d’Aulteribe, comme une centaine d’autres monuments, propriété de l’État, est géré, animé et ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux. Il fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 30 mars 1949 et l’intégralité de sa collection de mobilier fait également l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 12 octobre 1953.

Une fois la visite faite et en quittant le château, reprendre la D223 vers la droite. Après quelques mètres, suivre la D44 en direction de Sermentizon. Continuer toujours tout droite sur environ 1,7km avant de trouver le cimetière sur votre droite.

Deuxième étape : Le cimetière de Sermentizon

Le cimetière de Sermentizon est un lieu intéressant de part son entrée et la chapelle présente en son sein. Cette chapelle est inscrite au registre des monuments nationaux et sa construction a été ordonnée par la Comtesse de Pierre, autrefois propriétaire du Château d’Aulteribe, la précédente étape de ce circuit.

L’entrée du lieu est atypique et architecturalement intéressante.

Après la visite des curiosités du cimetière, reprendre la route et continuer tout droit sur la D44, en direction du centre-bourg de Sermentizon. Après 200 m, prenez à droite au niveau de la croix. Quelques mètres plus loin, vous rencontrerez la troisième étape de ce circuit.

Troisième étape : L’église Saint-Loup et le monument aux morts de Sermentizon

Cette église est construite en grès de la région, appelé aussi arkose, et est représentative de l’Art Roman en Livradois. Ses origines sont anciennes : certaines parties de l’édifice datent du XIIe et du XIIIe siècles. De plus, au XIXe siècle, des travaux d’agrandissement ont été entrepris. Elle est composée de différents styles : l’église est romane de par son origine mais a connu des remaniements effectués dans un style gothique. De plus, de petites baies en plein cintre éclairent l’abside. Ces dernières sont garnies de vitraux de Champrobert, de la Veuve Mailhot et Taureilles, des maîtres verriers à Clermont.

On peut également apercevoir en son sein un gisant en cire sous le maître-d’autel représentant Sainte Eutichiana. Une statue en bois polychrome de Saint Roch datant du XVIIIème siècle et classée en 1982 est également présente au sein de l’Église Saint Loup de Sermentizon.

Le monument aux morts de Sermentizon, datant de 1920, présente une particularité. Elle vient du fait qu’en son sommet, est représenté un coq en train de partager son chant. Même si on ne voit pas de soldat en armes, le monument de Sermentizon reste toutefois assez traditionnel, le coq symbolisant la patrie – debout et presque arrogant – ainsi que la croix de guerre entourée par une écharpe végétale.

Avant de quitter la commune de Sermentizon, et notamment en période de beaux jours, nos vaillants randonneurs ont la possibilité de réaliser le circuit “Le sentier du Lilion” ; un parcours ombragé de 12,5km dont le départ est situé dans le bourg de la commune. Compter 3h45 de balade poursuivre ce sentier en entier. Après avoir découvert la commune de Sermentizon, vous reviendrez sur vos pas jusqu’à retrouver le cimetière de Sermentizon précédemment visité. Après avoir dépassé le cimetière, prendre à droite en suivant la D152.

Continuez tout droit pendant quelques kilomètres, en suivant toujours la D152 et la D7. En arrivant sur Courpière, continuer sur l’avenue Maréchal Foch et le boulevard Vercingétorix. Sur ce boulevard, après le carrefour, prendre à droite sur la Rue de l’Etoile. Poursuivre sur la Rue Desaix en tournant à gauche. A la prochaine intersection, continuez vers la droite en passant devant la Maison du tourisme. En face de vous se situe alors la prochaine étape de notre circuit : le monument aux morts de la commune et légèrement plus loin, l’Église Saint Martin de Courpière. Possibilité de stationnement à proximité (Place de la Victoire, par exemple).

Les prochaines étapes peuvent se réaliser à pied, étant donné la proximité des sites.

Quatrième étape : Le monuments aux morts et l’Église Saint Martin de Courpière

L’Église Saint Martin de Courpière

De style roman, construite en moellons d’arkose et de granit, l’église Saint-Martin a été édifiée au milieu du XIIe siècle, sur les bases d’un édifice religieux plus ancien. Elle fut pendant plus de 600 ans le siège d’un prieuré de Bénédictines.

L’édifice est situé en plein centre-ville. Un cheminement piéton le relie à un belvédère en granite aménagé récemment sur le rempart médiéval. Le belvédère se situe aujourd’hui devant ce qui était les cuisines des Bénédictines autrefois.

L’église présente les caractéristiques de l’art roman auvergnat du XIIe siècle. L’harmonie des proportions du chœur composé de trois absides est remarquable. Elle possède une cinquantaine de chapiteaux de bonne facture, du même atelier que ceux de l’abbaye du Moutier de Thiers.

Sont à remarquer au sein de l’Église Saint Martin :

  • La statue d’une Vierge romane en bois polychrome du XIIe ou XIIIe siècle, dont les doigts démesurés enserrent, en un geste protecteur, son fils qui bénit les fidèles.
  • Les chapiteaux provenant du même atelier que ceux de l’église du Moutier de Thiers dont dépendait Saint-Martin. Les vitraux sont l’œuvre du Clermontois A. Champrobert et ne datent que de 1883 et 1889.

En contournant l’église par la gauche (ruelle médiévale Saint-Martin) vous découvrirez successivement la « porte des morts », le chevet de l’église et pour finir un étonnant chapiteau sculpté de danseurs jouant à la balle.

Pour rejoindre la cinquième étape de ce circuit, repassez devant le monument aux morts et prendre à gauche sur la rue Place de la Cité Administrative. Au carrefour des deux rues, continuer sur la Rue de l’Antiquité afin d’apercevoir la prochaine et cinquième étape.

Cinquième étape : l’ancien Marché aux sabots

Au   XIIe   siècle,   les    Bénédictines s’installent à Courpière. Le couvent et les appartements des moniales sont alors édifiés autour de ce qui deviendra plus tard la Place du marché aux sabots. L’ancienne cuisine des appartements des moniales a été en partie conservée [n°4 de la rue de l’Antiquité] mais n’est pas accessible à la visite.

Dans l’impasse de Las Donnas (nom qui désignait « les Dames », en référence aux Bénédictines), un passage couvert s’ouvre en direction de la poterne et des remparts. Sa partie supérieure permettait bien sûr de relier deux corps de bâtiment, mais c’était surtout une manière habile d’échapper à l’impôt puisque cet édifice (construit ici sur un arc de briques) ne reposait pas au sol.

Après avoir observer le passage couvert, revenez sur vos pas. En arrivant face aux monuments aux morts, prendre sur la gauche. Passez devant la Mairie et contourner son bâtiment. Continuer ainsi vers l’Impasse des Donnas (proche Place de la Victoire).

Sixième étape : Rempart, poterne et Tour de Las Donnas

Des six ou sept tours qui jalonnaient les remparts édifiés pour protéger la ville aux XIVe et XVe siècles, seule l’imposante Tour ronde de Las Donnas subsiste aujourd’hui au sein du rempart fraîchement restauré.

Ce belvédère aménagée, ouvre et permet une vue imprenable sur la vallée de la Dore, située au pied des remparts. L’escalier qui descend de la poterne (l’entrée piétonne accolée à la Tour) permet son accès (attention à la descente de l’escalier et au débord d’une toiture).

Afin de continuer vers la prochaine étape, qui se situe sur la rive opposée de la Dore, rejoignez votre véhicule. Depuis la Mairie et la Place de la Victoire, reprendre sur le Boulevard Gambetta. Continuer tout droit sur cette D58. Au carrefour, reprendre une nouvelle fois le Boulevard Vercingétorix, déjà pratiqué lors de l’arrivée à Courpière. Continuer tout droit, en poursuivant dans cette direction sur l’Avenue de la Gare. A la prochaine intersection, prendre la première à droite sur l’Avenue Henri Pourrat. Poursuivre sur cette D906 qui passe au dessus de la Dore. Après le passage au dessus de la rivière, prendre la première à gauche, en direction de l’Avenue Lafayette et prendre tout de suite à gauche une nouvelle fois, avant le passage piéton. Poursuivre sur cette voie afin d’arriver devant notre prochain arrêt : la Chapelle Notre Dame du Pont.

Septième étape : la Chapelle Notre Dame du Pont

De l’autre côté de la Dore, la chapelle Notre Dame du Pont est édifiée à côté d’une Place portant le même nom. A cette chapelle, une plaque commémorative est présente ; elle honore Julien Champredon et le Docteur Maurice Gadrat, tout d’eux étant distingués de la Légion d’Honneur.

Julien Champredon :

Julien Champredon est né en 1897 à Aubusson d’Auvergne. Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé et participe en 1917 à la bataille du “Chemin des Dames” pendant laquelle il est blessé par des éclats d’obus. Il retourne au combat mais est de nouveau blessé au Mont Chauve. De retour à Courpière, il devient coiffeur et se marie avec Claudia Fontbonne en 1922. Alors qu’une nouvelle guerre débute, il est rappelé par le service militaire mais ne va pas au front du fait de la brièveté de la drôle de guerre.

Le 25 juillet 1944, une rafle a lieu dans la ville : 14 habitants liés à la Résistance sont arrêtés, dont Julien Champredon. Celle-ci serait du fait de Paul Vidal, un jeune coiffeur en difficultés financières et trafiquant sur le marché noir, qui s’est enrôlé dans la Gestapo. Il a d’ailleurs été jugé pour trahison après la guerre pour avoir vendu ces noms ainsi que pour les mauvais traitements qu’il a fait subir à certaines victimes.

A la suite de cette rafle, les prisonniers partent de Clermont-Ferrand dans un convoi le 20 août 1944, qui compte résistants et otages. Julien arrive à Dachau le 4 septembre 1944 et porte désormais le matricule 102020. Durant sa déportation, il souffre notamment du typhus, de dysenterie et de problèmes gastro-intestinaux.

Après la guerre, il n’obtient une pension de victimes de guerre à 100% qu’en 1955. En revanche, il s’engage dès octobre 1945 dans la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes et souscrit à la Coopérative des Prisonniers et Déportés Patriotes et en devient secrétaire de la section locale de Courpière. Il y est notamment chargé de fournir les attestations de présence dans le camp de Dachau. Pour son engagement dans les deux guerres mondiales et son combat pour aider les déportés, Julien Champredon reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur en novembre 1960. Il est décédé en mai 1981 à plus de 80 ans.

Maurice Gadrat

En 1933, il acquiert le château de Sauviat, ouvre un cabinet médical à Courpière et est élu président du Comité de Libération de Sauviat. Après avoir joué un rôle phare en tant que médecin de guerre durant l’occupation, il continue d’exercer visites et consultations jusqu’à sa mort en 1987. En 1971 il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur puis Officier en 1974.

Direction maintenant la huitième étape de ce circuit, située dans les environs du centre-bourg. Pour s’y rendre, face à la Chapelle Notre Dame du Pont, prendre la Rue Jules Romains. Au stop, prendre à gauche sur la D7 et continue sur cette Avenue Lafayette. Au rond-point, prendre la deuxième sortie en direction de la D58, Rue du Moulin du Sucre. Continuer toujours tout droit jusqu’à rencontrer le chemin carrossable, sur votre gauche, qui vous amène devant le domaine du Château de la Barge.

Huitième étape : le Château de la Barge

Classé aux Monuments Historiques, ce château est situé à proximité d’une voie romaine et d’un gué sur la Dore (commune de Courpière). Édifié au début du XIIe siècle, c’était à l’origine un château féodal composé d’un donjon massif flanqué de quatre tours, protégé par trois tours détachées et reliées par une enceinte entourée de douves. Au XVIe siècle, l’édifice reçut un décor italianisant pour ses galeries extérieures soutenant les terrasses ainsi que pour la chapelle, dont les vitraux sont du XVIe et du XVIIe siècle.

Dans l’axe du château, 2 hectares terrassés ont permis l’établissement d’un jardin ornemental potager-fruitier. L’hydrographie y est très présente, élaborée pour l’assainissement des terres vivrières et l’agrément du parc, sous forme de pièces d’eau, bassins et canal. Actuellement, le « Jardin aux bassins » du XVIIe siècle est l’un des éléments restants d’un plan de parc ambitieux avec bosquets, cascades, chambres de verdure et petits sentiers sinueux. Il ne subsiste que trois bassins au milieu d’une vaste prairie où se trouvent deux petits pavillons du XVIIIe siècle.

Après la visite du domaine, direction la neuvième étape située sur la dernière commune du circuit : Vollore-Ville. Pour rejoindre l’Église Saint Maurice de Vollore-Ville, à la sortie du chemin carrossable, prendre sur votre gauche et continuer sur la D58. A l’intersection, poursuivre légèrement à droite sur la D318 et continuer votre route sur cette départementale pendant quelques kilomètres. Poursuivre toujours dans la même direction sur la D45 et la D7, en direction de Vollore-Ville. Prendre ensuite sur la gauche, sur la D313A (panneaux indiquant “Château” et “Vollore-Ville centre” + clocher de l’Église face à vous). Prendre la première à droite, sur la Rue des Tanneurs et poursuivre jusqu’à arriver devant l’Église.

Neuvième étape : Eglise Saint Maurice de Vollore Ville

Cette église est dédiée à Saint Maurice, martyr du IIIe siècle. De l’édifice roman des XIe et XIIe siècles subsistent les trois premières travées, complétées par une vierge romane polychrome du XIIe siècle. Le maître-autel et les autels des chapelles nord et sud sont de style gothique et les vitraux du XIXe siècle. L’édifice est classé Monument Historique depuis 1989.

Grâce à la qualité de son acoustique et à sa capacité d’accueil, chaque année des artistes de renommée internationale s’y produisent notamment lors du festival Les Concerts de Vollore.

Pour rencontrer la dixième et prochaine étape du circuit, continuer, via la Place de l’Eglise, sur la Rue de la Tourelle jusqu’à la Mairie du village où se trouve le monument aux morts. Cette étape peut facilement être rejointe à pied.

Dixième étape : le monument aux morts

Le monument est situé au coeur du village, devant la Mairie.

Il constitué d’une grande stèle surmontée d’un homme. Il s’agit d’un soldat couché, souffrant et qui constate les horreurs de la guerre pour rappeler à quel point celle-ci est violente. Derrière lui s’élève un petit obélisque sur lequel est inscrit le nom de la ville et la phrase “À ses enfants morts pour la France”.

Enfin, pour découvrir la dernière étape de notre circuit, descendre la Rue de la Tourelle et tourner à droite sur la Rue du Château. En poursuivant tout droit le long de cette rue, vous rencontrerez au bout le Château de Vollore et son panorama surprenant.

Onzième étape : Château de Vollore

Le Château de Vollore est connu dans l’Histoire d’Auvergne depuis le VI siècle lorsque Thierry Ier, le fils aîné du roi des Francs Clovis, vint assiéger la place en 532. La forteresse, dont subsiste de nos jours l’imposant donjon roman, fut construite au XIIe siècle par l’ancienne famille de Vollore. Le château passe ensuite aux familles de Thiers, de Chazeron et au XVIIe siècle, les Montmorin le transforment et lui donnent son aspect actuel. Dans la même famille depuis plus de deux siècles, aujourd’hui le Château de Vollore est la demeure en Auvergne des descendants du Général Marquis de La Fayette.

Le Château présente dans ses salons à la décoration raffinée, un important mobilier d¹époque, ainsi que de nombreux souvenirs de famille se rapportant en particulier au Général de La Fayette et à la guerre d’Indépendance américaine.

Depuis l’entrée du Château, vous pouvez profiter d’un panorama remarquable sur les Monts d’Auvergne, la Limagne et la Dore.


Sources :
Bulletin du Cercle, “Courpière, Julien Champredon, un Courpiérois déporté à Dachau”, Octobre 2019, n°42, p.4-15.
“Médecin de la résistance dans la région de Courpière : Maurice GADRAT”, Bulletin du Cercle, N°6, Octobre 2001, page 3 à 7.

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