Localisation : Commune de Laqueuille
Mode de déplacement : randonnée à pied
Distance : 10,2 km
Durée : 4h08
Dénivelé : 260m
Difficulté : Débutants en bonne condition physique.
Vérifier les conditions météorologiques en hiver.
Difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite
Pourquoi ? Au départ du bourg de Laqueuille, à coté de l’église, cette randonnée propose aux touristes d’allier le patrimoine culturel, naturel et mémoriel de la commune.
Où ? Une boucle de randonnée qui rejoint Laqueuille à la Cascade du Trador.
Intérêts ? La commune de Laqueuille offre à ses visiteurs un riche patrimoine culturel et naturel. En effet, en plus de l’église Sainte-Marie-Madeleine et du monument aux morts, la commune compte le musée de Bleu et des Sang qui retrace l’histoire de deux personnalités qui ont fait l’histoire de Laqueuille. De plus, le circuit invite les randonneurs à admirer la cascade du Trador. Enfin, l’enjeu de cette randonnée est de rappeler les événements de la Seconde Guerre mondiale qui se sont déroulés dans la commune. En cela, l’histoire de Marie-Jeanne Conchon alias Yoyotte, employée de poste, sera présentée.
Carte

Présentation de la randonnée
Première étape : Monument aux morts de Laqueuille et église Saint-Marie-Madeleine
Le point de départ de cette randonnée est situé dans le bourg de Laqueuille à côté de l’église Sainte-Marie- Madeleine. Cette église est l’ancienne chapelle du château fort de Laqueuille, totalement détruit vers 1830¹. Construite probablement durant l’époque romane, Sainte-Marie-Madeleine connaît de nombreux aménagements au cours de son histoire notamment en 1829 ou l’architecte Annet Merle reconstruit le clocher et effectue des réparations dans l’église².
Le monument aux morts et quant à lui situé à quelques mètres de l’église. Il est construit en 1921 par l’architecte Jules Bertrand du Mont-Dore et le sculpteur Raoul Mabru de Royat. Ce monument commémore notamment Pierre Monier et Léon Chassagne, deux prisonniers morts en déportation.
Deuxième étape : Récit sur Yoyotte la postière informatrice de la Résistance
Marie-Jeanne Conchon ou « Yoyotte » est une employée de Poste qui vit chez ses parents lors des événements de la Seconde Guerre mondiale³. Par son activité à la Poste, Yoyotte avertie fréquemment les maquisards des informations qu’elle récolte, mais aussi du passage des convois allemands circulant sur la nationale 89. Reliant Bordeaux à Lyon, la RN89 est un axe routier d’importance qui traverse Laqueuille. Ainsi, Marie-Jeanne Conchon détient un point de vue stratégique sur les mouvements des troupes allemandes dans cette région du Sancy⁴. Dans son ouvrage, Michelle Serre indique que Marie-Jeanne Conchon est un relais essentiel des frères Rozier de La Bourboule⁵. Les Rozier détiennent une pâtisserie sur le boulevard Georges Clémenceau et sont impliqués dans la résistance de la région.
À l’instar de Marie-Jeanne Conchon, les frères Rozier sont des opposants sédentaires à l’occupation allemande. Ceci signifie qu’ils poursuivent leurs activités professionnelles pendant la guerre et restent ainsi auprès de leurs familles. Les deux frères entrent rapidement en résistance et sont à l’origine de la création du maquis du Mont-Dore. De plus, les Rozier accueillent des réfractaires au S.T.O et synchronisent des missions de parachutages d’armes et de munitions. Ne souhaitant pas utiliser les bureaux de Poste de La Bourboule de peur que ceux-ci soit sur écoute, les Rozier font appel à Yoyotte pour transmettre des informations et passer des appels importants. Pierre Boissier, neveu des Rozier et membre de la résistance, informe Marie-Jeanne Conchon que leur groupe a probablement été dénoncé⁶. Malgré cela, Yoyotte ne cherche pas à fuir et poursuit ses activités d’agent de liaison.
Troisième étape : Cascade du Trador
Dans sa descente de la Banne d’Ordanche vers la Miouze le ruisseau du Verdeix franchit une coulée de lave qui forme la cascade du Trador. L’accessibilité à la cascade est aisée en toute saison. Ce site est réputé pour charmer les visiteurs à travers ses paysages bucoliques notamment l’hiver ou la cascade peut être gelée !



Quatrième étape : Musée de Bleu et de Sang

Le musée de Bleu et de Sang est un musée dédié à deux personnalités qui ont fait l’histoire de Laqueuille.
Le premier, Antoine Roussel, né le 4 janvier 1820 est l’aîné d’une famille peu aisée. Bon à l’école, Antoine suit les conseils de son instituteur et poursuit son apprentissage dans les sciences naturelles. Il se rend ensuite en Normandie et développe des compétences en physique-chimie à la suite d’un poste de préparateur en pharmacie qu’il occupe entre 1843 et 1848. Cet apprentissage lui permet dans les années 1850 de réaliser la poudre bleue (le Penicillium glaucum) et d’inventer la machine à perforer les tomes. Antoine Roussel est considéré comme l’inventeur du premier bleu d’Auvergne qui est inspiré du Roquefort, mais à partir de lait de vache. En 1855 il est à l’origine de la création de la première fabrique de bleu à Villevialle « Maison Roussel ». Une deuxième fabrique de bleu voit le jour à Laqueuille en 1857.
La seconde personne auquel ce musée est dédié est Victor Mornac. Né en 1802 à Laqueuille dans une famille aisée, Victor part faire des études de droit à Clermont-Ferrand entre 1827 et 1836. Il y est à deux reprises condamné pour rébellion à la force publique et mauvais traitements. En 1832 alors qu’il occupe un poste d’instituteur à Laqueuille, Mornac est condamné une nouvelle fois à une peine de prison par contumace (absent du procès et absent lors de la proclamation de la condamnation). En 1834 il est repris par les gendarmes et est condamné à 10 ans de travaux forcés. Il part pour le bagne de Toulon en 1834. En 1852, il est une nouvelle fois condamné, et l’ensemble des témoins qui se présentent au procès dénoncent les méfaits dont Mornac s’est rendu coupable depuis de nombreuses années. Faute de preuves, il n’est pas condamné à mort, mais écope du bagne à perpétuité une nouvelle fois à Toulon. 10 ans après, Mornac obtient la retraite des bagnards : il est envoyé à la forteresse de Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan. Il meurt en 1869 à l’âge de 67 ans.
Sources :
1. Ministère de la Culture, Château fort ; église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine, [en ligne], consulté en mars 2021, URL : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA63000206.
2. Ibid.
3. SERRE Michelle, La région de La Bourboule et du Mont-Dore pendant la seconde guerre mondiale, Vertaizon, Editions La Galipote, 2017, p.58.
4. Ibid
5. Ibid
6. Ibid