Itinéraire de Saint-Gervais-sous-Meymont à Vollore-ville

Localisation : Communes de Saint-Gervais-sous-Meymont, Olliergues, Le Brugeron, Aubusson d’Auvergne, Vollore-Montagne, Vollore-Ville.
Mode de déplacement : Motorisé, en voiture.
Distance : 50km
Durée de route : 1h
Difficulté : facile
Dénivelé : 990m
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Pourquoi ? Ce circuit permet de couvrir une part importante du territoire du Pays de Thiers. Les routes, bien que sinueuses, offrent de magnifiques paysages de montagnes, entre forêts et panoramas dégagés. Pour le visiteur féru d’histoire, ce parcours traverse plusieurs communes chargées d’un lourd passé qu’il pourra découvrir à chaque halte.

Où ? Sur l’est du territoire, limitrophe avec la Loire (Olliergues, Le Brugeron, Aubusson d’Auvergne, Vollore-Montagne et Vollore-Ville).

Intérêts ? Ce circuit est accessible au plus grand nombre (excepté le panorama de la Pierre Pamole). Il permet de découvrir d’autres paysages et les nombreux événements qui se sont déroulés pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que des cités de caractères riches de leur patrimoine.

Carte

Julien Chadeyron

Présentation détaillée de la randonnée

Première étape : La Maison du Parc (Saint-Gervais-sous-Meymont)

Le point de départ de ce circuit se situe à la Maison du Parc. Ce site est un centre de documentation où le visiteur pourra trouver toutes les informations nécessaires sur les activités, la biodiversité, les paysages et les sites touristiques du Livradois-Forez. Des expositions y ont également lieu.

La Maison du Parc abrite le fond documentaire de l’Association Mémorial : Livres, revues, documents visuels et numériques autour de la Seconde Guerre mondiale dans le territoire sont mis à la disposition du grand public tous les premiers mardis du mois.

Deuxième étape : Olliergues

Depuis la Maison du Parc, emprunter la D906 en direction d’Olliergues. Dès l’entrée du village, une vue surplombant la ville et la vallée s’offre aux visiteurs. Un petit balcon a été aménagé pour s’y garer et admirer le paysage en toute sécurité.

Olliergues est un des villages du territoire inscrit comme Bourg de caractère. De nombreux aspects séduisent ici les visiteurs. Entre le château au coeur du village, l’église gothique, les maisons à colombage et les balades le long de la Dore, tout est matière à s’émerveiller.

Cliquer pour accéder à olliergues_web.pdf

La place de la mairie est le point de départ de déambulations urbaines, d’un coté la butte féodale, de l’autre les rues moyenâgeuses,

L’église Saint-Vincent : Avec son clocher en bois, l’église est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1961. Elle abrite également un tombeau en granit et des peintures murales du XVe siècle.

Le musée -château : En poursuivant la rue, le visiteur découvre le château qui abrite aujourd’hui le musée des métiers et traditions. Avec sa large collection d’objets insolites, d’outils des anciens métiers à tresser ou des métiers du bois, le visiteur pourra découvrir toutes les anciennes traditions artisanales de la région et notamment celle de la toile dont la fabrication et le commerce représentaient une grande part de l’activité tout au long de la vallée de la Dore du XVI au XVIIIe siècles.

La rue Pavé : avec ses maisons à colombage. Chaque pierre, chaque maison raconte un moment de l’histoire d’Olliergues mais plus largement du Puy-de-Dôme et de l’Auvergne

Le pont médiéval : emprunter l’Avenue Rhin et Danube puis s’engager sur le pont sur la droite. Ici, le visiteur peut admirer la vue sur la Dore, l’église Saint-Vincent et le château. En se retournant, un pont médiéval s’offre à la vue du visiteur. Vestige du passé, ce pont, construit en 1612 franchit la Dore. Un refuge encore visible aujourd’hui abritait une cabane de lavandière jusqu’au XXe siècle.

Troisième étape : Le Brugeron et son histoire

Plusieurs événements et actes de résistance ont eu lieu sur la commune du Brugeron durant la Seconde Guerre mondiale. Se rendre sur la place de l’église et le monument aux morts.

Le Brugeron pendant la Seconde Guerre mondiale

Avant les débarquements alliés, de nombreux parachutages ont eu lieu sur tout le territoire occupé afin d’aider les résistants en apportant notamment du matériels (armes, médicaments, argent, munitions) ou des agents secrets pour des missions particulières. Cela permit d’exercer une pression sur l’armée allemande et de ralentir ses actions. Grâce à ces derniers, les résistants purent réaliser de nombreux actes de sabotages dans la semaine qui suivit le Débarquement en Normandie, ralentissant ainsi la réaction nazie. Les historiens évaluent les parachutages à 60 en 1942, 200 en 1943, et 200 chaque mois entre le début de l’année 1944 et le 6 juin de cette même année.

Les Tuiches est un hameau de la commune du Brugeron qui, durant la guerre, ne comptait qu’une seule ferme : celle des Guilhot. Ce lieu-dit était éloigné de tout et la ferme assez moderne (électricité fournie par une dynamo). En ce qui concerne cette famille, ils étaient réputés pour être discrets, ce qui joua en leur faveur quant au choix du site du parachutage par le général Gilson.

Le fils Benoît Guilhot est soldat au début de la guerre mais pas fait prisonnier. Il est alors contacté par le Général Gilson pour travailler dans un atelier clandestin à Clermont-Ferrand. Son supérieur lui demande de trouver des territoires sûrs pour pouvoir parachuter des éléments et recruter des personnes de confiance afin d’en assurer la sécurité. Il pense tout de suite à sa famille aux Tuiches.

Il y installe un poste émetteur en sa qualité de radio-électricien puis un réfractaire du S.T.O. caché comme ouvrier agricole dans la ferme familiale. Il est chargé d’envoyer des messages radio pour Londres et Alger. Les Guilhot sont exposés à de grands risques avec cette radio clandestine mais cette dernière est vitale pour l’organisation des actions. En juin 1944, 150 liaisons ont été établies entre la France et Londres par le biais du S.O.E. (Special Operations Executive).

Au printemps 1943, les envahisseurs installent un poste de goniométrie au Brugeron afin de débusquer les postes émetteurs de la résistance dont ils avaient repéré un signal sur les Monts du Forez. Ils effectuent plusieurs perquisitions dans les hameaux voisins, parfois à seulement 500 mètres des Tuiches. Heureusement, d’autres problèmes du même ordre leur font quitter leurs positions au Brugeron.

Grâce à leur position et à leur discrétion, plusieurs Merlinettes, des jeunes femmes volontaires d’Afrique du Nord intégrées au corps des Transmissions sous les ordres du Général Merlin sont parachutées aux Tuiches et bien accueillies par les Guilhot, avant de réaliser leurs missions dans toutes la France telles que Suzanne Pax-Combellas.

Après cette halte à l’église, reprendre la route en direction du lieu dit Le Pont Saint-Esprit sur la D37 où se trouve une stèle commémorative.

Attaque au Pont-Saint Esprit

Fin août 1944, la Libération devient plus concrète, les troupes allemandes sont en mouvement, des actes de barbarie entachent les territoires occupés, une certaine angoisse se fait ressentir dans toute la France. Le 22 août, les maquisards quadrillent le pays pour ralentir le repli de l’occupant.

Au Brugeron, les résistants sont placés dans différents endroits de la commune pour prévenir de toute incursion ennemie. Lorsqu’un camion allemand, transportant des soldats SS, passe sur la route de Vollore-Montagne – Thiers (ville où ils sont postés), les maquisards ouvrent le feu en le mitraillant sévèrement jusqu’à l’arrêt du camion.

a riposte allemande, dont les hommes sont mieux équipés, coûtent la vie à deux jeunes français engagés : Maurice Aurier et Raymond Laprononcière. Par la suite, les nazis effectuent des perquisitions violentes dans les hameaux les plus proches, sans faire d’autres victimes.

En hommage à ces deux maquisards, une stèle s’élève à Pont-Saint-Esprit et chaque été est le lieu de commémoration. “A la mémoire de Aurier Maurice, Laprononcière Raymond, tombés au champ d’honneur, le 22 Août 1944, Morts pour la France”.

Quatrième étape : Lac d’Aubusson d’Auvergne

Le lac d’Aubusson d’Auvergne est l’endroit idéal pour se détendre en famille et y déjeuner après une longue matinée sur les routes à découvrir l’histoire du territoire. Cette halte permet de couper la journée en deux et de faire d’autres activités avec les enfants. Ce lac constitue la plus grande base de loisirs du Livradois-Forez.

Les activités proposées comprennent : baignade surveillée, pétanque, football, handball, ping-pong, basket, parcours d’orientation, randonnée, pêche, aires de jeux pour les enfants et barbecues collectifs. Il est possible de louer des canoës, des paddles et des pédalos.

Pendant la haute saison, l’accueil est ouvert sept jours sur sept, ainsi que la boutique, qui propose de nombreux produits du terroir. Hors saison, il est possible de profiter des tables de pique-nique, des barbecues collectifs et de l’aire d’accueil de camping-cars.

La base nautique attire 50 000 à 60 000 personnes par an (en fonction de la météo) dont 25 000 à 40 000 personnes pendant l’été. L’offre de loisirs a été renforcée avec la création de La Catiche, structure permanente dédiée à l’éducation et à la sensibilisation à l’environnement.

Cinquième étape : Vollore-Montagne

Sur la route de Vollore-Montagne, le visiteur longe la Pauze. La D311 alterne entre forêts et grandes plaines offrant une diversité de paysages.


La ville de Vollore-Montagne s’inscrit dans le circuit des commémorations de juillet 1944 dans la continuité de la stèle Pont-Saint-Esprit du Brugeron. Des gerbes sont déposées au monument aux morts près de l’église. Une stèle se trouve un peu plus bas dans le village pour commémorer les événements de juillet 1944.

Combats à Vollore-Montagne :

Le 8 juillet 1944 le commando de chasse du 18ème groupe de reconnaissance blindé SS procède à un ratissage dans la ville, ce qui donne lieu à deux jours de combats intenses entre SS et résistants. 10 maquisards et 3 civils sont tués : Antoine Friedrich, Antoine Bednareck, Stéfan Starczenski, Adam Casimir, Furmanowski, Ferdinand Le Hugueur, Jacques Pasquin, David Stern, L. Dupré, Félix Dupic, M. Fraysse, Jean Olivier Paul Chassagne et René Chassagne. Et 3 blessés graves armés sont arrêtés, l’un décéda dans sa cellule, les autres disparurent : M. Bassi, Chastaing et un inconnu.

Face au monument, l’église du village abrite elle aussi une plaque commémorative pour les disparus de la guerre 1939-1945. De l’autre côté, un drapeau de l’Union Amicale des Combattants de Vollore-Montagne est également exposé.

Etape facultative : le panorama de la Pierre Pamole

Vous pouvez aussi profiter de la nature et d’un beau panorama en vous rendant à la Pierre Pamole à quelques kilomètres de Vollore-Montagne. Il suffit de suivre la D312 sur 5 kilomètres. Ce panorama, entre Puy de Dôme et Loire, offre une vue sur les Alpes par temps dégagé.

Sixième étape : Vollore-ville

Vollore-Ville ne se situe qu’à quelques kilomètres de Vollore-Montagne. Ici, le visiteur pourra découvrir le monument aux morts et le château d’où l’on peut admirer un magnifique panorama et dans le lointain, les sommets de la Chaîne des Puys. Le château peut se visiter sur réservation et constitue une alternative au panorama de la Pierre Pamole si le visiteur préfère une activité plutôt axé sur le patrimoine ou si le temps ne permet pas une activité en extérieur.
Le chateau de Vollore :


Situé sur la commune de Vollore-Ville, le Château de Vollore est connu dans l’Histoire d’Auvergne depuis le VIème siècle lorsque Thierry Ier, le fils aîné du roi des Francs Clovis, vint assiéger la place en 532. La forteresse, dont subsiste de nos jours l’imposant donjon roman, fut construite au XIIe siècle par l’ancienne famille de Vollore. Le château passe ensuite aux familles de Thiers, de Chazeron et au XVIIe siècle, les Montmorin le transforment et lui donnent son aspect actuel.

Dans la même famille depuis plus de deux siècles, aujourd’hui le Château de Vollore est la demeure en Auvergne des descendants du Général Marquis de La Fayette. Le Château présente dans ses salons à la décoration raffinée, un important mobilier d¹époque, ainsi que de nombreux souvenirs de famille se rapportant en particulier au Général de La Fayette et à la guerre d’Indépendance américaine. Actuellement le château est le plus ancien château d’Auvergne, non protégé au titre des Monuments Historiques. Il est ouvert au public pendant toute l’année et leur propriétaires proposent des visites guidées sur réservation.

Le monument aux morts :

Le monument aux morts est constitué d’une grande stèle surmontée d’un homme. Il s’agit d’un soldat couché, souffrant et qui constate les horreurs de la guerre pour rappeler à quel point celle-ci est violentes. Derrière lui s’élève un petit obélisque sur lequel est inscrit le nom de la ville puis “À ses enfants morts pour la France” . Tout ceci donne à la composition un air assez théâtral et mélodramatique.



Sources :
GOUTTETOQUET Jean, Bulletin du Cercle, “Le Brugeron, parachutages à la Croix-Sainte-Anne”, Avril 2007, n°17, p.21-31.
GOUTTETOQUET Jean, Bulletin du Cercle, “Le Brugeron, en hommage à nos anciens, 22 août 1944, Le Pont-Saint-Esprit”, Octobre 2007, n°18, p.28-31.
LEVY Gilles, Guide des Maquis et Hauts-lieux de la Résistance d’Auvergne, p.86-87.

Categories Itinéraires Pays Thiernois

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