Itinéraire d’Orcival

Localisation : Commune d’Orcival
Mode de déplacement : VTT ou voiture
Distance : 18,7 km
Durée : 30 mn en voiture, 2h en VTT
Dénivelé : 470 m
Bonne condition physique nécessaire. Excellente maîtrise du VTT.
Il n’est pas possible de faire cette randonnée en saison hivernale en raison des enneigements.
Difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite.

Pourquoi ? Découvrir la commune d’Orcival en alliant le patrimoine naturel et culturel aux événements datant de la Seconde Guerre mondiale.

Où ? Dans le village d’Orcival et dans la partie sud de la commune.

Intérêts ? La découverte de sites naturels et culturels préservés ainsi que l’histoire de cette commune durant la Seconde Guerre mondiale.

Carte

Victor Canitrot, QGIS

Présentation détaillée de la randonnée

Point de départ et première étape : La basilique Notre-Dame ….. des fers

Perle de l’art roman auvergnat, et nichée dans un écrin de verdure, la basilique recèle des trésors architecturaux : ses chapiteaux richement décorés, sa crypte propice au recueillement et sa vierge en majesté, en bois recouverte d’orfèvrerie sont autant de merveilles à découvrir.

Construite en 1146, la basilique fait partie des 5 églises majeures romanes d’Auvergne, qui est classé au Monuments historique depuis 1840. Son nom de Notre Dame des fers fait référence à des prisonniers qui, après libération, offraient à la basilique des objets de leurs incarcérations tels que des chaînes ou encore des menottes. Ainsi, on peut retrouver à l’extérieur du bâtiment religieux des entraves, éléments pénitenciers des ex-détenus. De même, sur le chemin de croix qui part du parvis de la basilique, une croix blanche, nommée « Croix des prisonniers » a été installée sur la colline le 15 août 1945 en remerciement de la libération des prisonniers et déportés de la Seconde Guerre Mondiale. A l’intérieur se trouve également une plaque commémorative 1935-1945 des morts en captivité. Il est écrit :
« Diocèse de Clermont le 15 août 1945, les rapatriés d’Allemagne prisonniers, détenus, déportés en un pèlerinage inoubliable sous la présidence de leur évêque S.E. MGR Gabriel PIGUET lui- même déporté, rapatrié ont prié Notre-Dame d’Orcival en action de grâces de leur retour. En souvenir des morts en captivité pour la France fraternelle, prospère, heureuse¹. »

Marcel Piguet né en 1887, devient prêtre en 1910. Lors de la Première Guerre mondiale, il est appelé au front en tant qu’infirmier. Il est blessé d’une balle dans la colonne vertébrale, et sera donc réformé. Pour ses actions durant cette guerre, il obtient des décorations militaires. En 1933, il devient évêque de Clermont-Ferrand. En juin 1940, Gabriel Piguet se range du côté de Pétain sous le régime de Vichy. Les institutions religieuses de la zone libre, dont le diocèse de Clermont-Ferrand, sont sollicitées pour cacher des familles juives. Dès 1940, l’évêque met sa vie en danger afin de sauver trois familles juives : « Mina et Henri Berkowitz, Léon Riveline et sa femme Esther Pertchuck et les frères Joseph et Maurice X »² qui furent cachées dans les institutions religieuses du diocèse de Clermont-Ferrand. Par dénonciation, il fut arrêté et déporté le 28 mai 1944. Voici son témoignage de son arrestation :

« C’est le dimanche de la Pentecôte, le 28 mai 1944. Après la messe pontificale que j’ai célébrée dans ma cathédrale, un policier allemand m’adresse la parole sur le seuil du palais épiscopal et m’ordonne de me rendre sur le champ chez le chef de la Gestapo de Clermont-Ferrand. Je n’ai habituellement pas besoin de recevoir un mandat de comparution de la part de ceux qui veulent me rencontrer ; et vous avez toute possibilité de me trouver ici, voilà ce que je lui répondis d’une façon spontanée. Mais le ton impérieux de cette notification ne pouvait laisser de doute et je n’insistai pas davantage. Et c’est ainsi que je me rendis au siège de la Gestapo de Chamalières dans ma propre voiture conduite par mon chauffeur et secrétaire particulier, Paul Vignancourt, et accompagné d’un de mes vicaires généraux et du policier.³ »

Après cette arrestation, il sera incarcéré à la prison de Clermont-Ferrand, puis envoyé au camp de concentration de Struthof-Natzweiler situé en Alsace et déporté par la suite au camp de concentration de Dachau, situé au nord-ouest de Munich, en Allemagne, en septembre 1944. Il est l’unique évêque français à avoir été déporté à Dachau. Libéré le 14 mai 1945, il revient à Clermont et reprend son poste d’évêque . Il obtient le 22 juin 2001, le titre de Juste parmi les nations pour avoir sauvé les trois familles juives citées plus haut

Deuxième étape : Le lac de Servière

Le lac de Servière est un lac de cratère perché à 1202 mètres d’altitude et labellisé Espace Naturel Sensible. Il est de forme quasi circulaire, bordé de forêts de sapins et de mélèzes où les promeneurs, en été, peuvent se régaler de myrtilles et de framboises. Toutefois, il est interdit à la baignade. Pour autant, il est possible de pêcher dans le lac ! Le lac est accessible toute l’année, mais attention toutefois conditions météorologiques. Il est parfait pour partir à la découverte du Sancy, deux grands sentiers de grande randonnée s’y croisent, le GR 30 et le GR441.

Troisième étape : Les roches Tuilière et Sanadoire

Ces restes de cheminées volcaniques entaillées et érodées, donnent au site un caractère unique. La roche Tuilière, qui culmine à 1288mètres, tire son nom de ses lauzes qui ont servi à couvrir de nombreux bâtiments dans les environs. Quant à la roche Sanadoire, elle résonne quand on la frappe, d’où son nom. Haute de 1286mètres, elle aurait supporté une forteresse.

Quatrième étape : La « stèle stirling crash »

C’est un point d’arrêt incontournable sur la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Une stèle et son support pédagogique ramène le passant à cette nuit du 04 mars 1944 où l’avion short Stirling Mk III appartenant à la 75e espadrille de la Royal Air Force s’écrase. Les aviateurs avaient pour mission de parachuter des provisions et des armes pour les résistants. Ils venaient d’Angleterre, plus spécifiquement de la base de Mepal (Cambridgeshire).

A cause des conditions météorologiques mauvaises, l’avion doit voler le plus bas possible afin de déterminer le lieu de parachutage. Malheureusement, celui-ci s’écrase dans la montagne du Cros, proche du village d’Orcival. Seul un aviateur survit, le sergent Armstrong, mitrailleur supérieur. Il se réfugie dans une ferme située dans la commune de Rochefort-Montagne⁵ avant d’être dénoncé aux Allemands. Les six victimes de l’accident, âgées entre 20 à 29 ans, sont inhumées au carré militaire du cimetière des Carmes, à Clermont-Ferrand.

Concernant l’histoire de l’avion, c’est l’entreprise britannique « Short Brother Ltd qui a construit le Stirling. Il fut le premier bombardier quadrimoteur à être en service dans la Royal Air Force. Il mesure 6,93 m de hauteur et 26,60 m de longueur. Il fut utilisé jusqu’en 1943 comme bombardier nocturne et ensuite dans le transport et le remorquage de planeurs. L’entreprise créera 2371 appareils au total. En parallèle, il fut utilisé par le SOE, les services secrets pour ravitailler les maquisards⁶.

Cinquième étape : La ferme des planchettes

Cette ferme propose des visites gratuites autour de la fabrication du Saint-Nectaire fermier ainsi que la vente de ce produit. Il est possible de visiter la cave où le fromage est affiné.

Point d’arrivée : Place de la basilique d’Orcival



Sources
1. PIGUET Gabriel, « Prison et déportation, témoignage d’un évêque déporté », 2009, [en ligne], consulté le 22/03/2021.
2. Ajpn.org, Juste parmi les Nations Gabriel Piguet, [en ligne], consulté le 22/03/2021, URL : http://www.ajpn.org/juste-Gabriel-Piguet-2222.html
3. Ibis
4. Ibis
5. SERRE Michelle, La région de la Bourboule et du Mont-Dore pendant la Seconde Guerre mondiale, éditions la Galipote, 2017, consulté le 27/03/2021
6. France Crash 39-45, [en ligne], consulté le 30/03/2021, URL : http://francecrashes39-45.net/stirling.php


Categories Itinéraires Pays de Sancy

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