Monument aux Morts et mémorial

La France est le pays possédant le plus important patrimoine de mémoire au monde. Monument aux morts, ossuaires, cimetières, plaques commémoratives maillent le territoire français inscrivant dans la pierre de façon indélébile la mémoire des deux guerres mondiales.

Par ailleurs, plusieurs types d’évocations des deux conflits sont proposés : tout d’abord, le “lieu de mémoire”, il désigne des sites liés à des violences guerrières comme les champs de bataille, les camps de concentration. Mais, pour Pierre Nora1 , un lieu de mémoire n’est pas seulement un lieu géographique, « il va de l’objet le plus matériel et concret, éventuellement géographiquement situé, à l’objet le plus abstrait et intellectuellement construit2 ». Vient ensuite, le mémorial, qui se consacre à la conservation de la mémoire d’acteurs des conflits tandis que le musée, lui, se focalise sur la conservation et la présentation d’objets. Enfin, les historiaux et les centres d’interprétation, s’orientent vers une démarche didactique. Malgré une terminologie différente et une approche qui se veut différente, ils possèdent en commun une fonction de transmission au sein de nos sociétés, car ce sont des espaces de partage mémoriel.

1 Le lieu de mémoire est un concept historique mis en avant par l’ouvrage les Lieux de Mémoire, paru sous la direction de Pierre Nora entre 1984 et 1992 Gallimard (Bibliothèque illustrée des histoires), Paris, 3 tomes : t. 1 La République (1 vol., 1984), t. 2 La Nation (3 vol., 1986), t. 3 Les France (3 vol., 1992)

2 « lieux de mémoire communs franco-québécois » sur le site de l’ association France6Quebec

Le Rempart contre l’oubli

La première pierre a été posée en 2009, la première porte a été érigée en 2010 et en 2019, la mémoire peut franchir les trois portes qui se dressent sur la côte de Piboulet (commune de Sauviat). Le « Rempart contre l’oubli » s’ouvre sur les événements qui se sont déroulés entre Livradois et Forez pendant la seconde guerre mondiale.

Cette œuvre monumentale de François Rudel rend hommage à celles et ceux qui se sont engagés et se sont opposés à l’envahissement et à l’occupation de la France. Cet ensemble architectural a également une vocation pédagogique de part sa symbolique. Il se compose de trois imposantes portes1 qui rappellent les trois phases de la guerre. La porte du Joug avec chaînes et barbelés évoque la montée du nazisme et du fascisme mais aussi l’occupation. Elle est suivie de la porte de la Résistance montrant le courage et la volonté de résister à l’occupant. Toutes, les deux fermées sur le haut, sont construites en béton et fer rouillé. Enfin, la porte de la Libération, ouverte sur le haut, marque l’avenir et la Liberté. L’artiste a sculpté en pierre de Volvic, matériau durable et solide, les deux piliers représentant les mains de l’entraide et de la Fraternité.

Pour la deuxième année consécutive, Le comité local de l’ANACR (Association nationale des anciens combattants de la Résistance) , l’association Mémorial en Livradois et Forez et le Cercle d’études 2e Guerre mondiale de Thiers organisent, en ce lieu emblématique, une manifestation pour célébrer la Journée nationale de la Résistance, pour ne pas oublier et rendre hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale. « Si on ne fait pas ce travail de transmission, qui se chargera du devoir de mémoire quand nous ne serons plus là ? » témoigne Dominique Leray-Arlaud, présidente de l’Anacr Thiers.

En ce Samedi 27 mai 2023 est également commémoré le 80ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR) Cet organisme dirigea et coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes tendances politiques comprises, à partir de la mi-1943.

Pour la seconde année, l’Association les boucles de la mémoire s’associe à cette cérémonie. afin de rendre hommage à toutes les Résistantes et les Résistants, avec néanmoins une pensée toute particulière pour leur ami, André Paupert dit « Chamois » du maquis du Morvan. Sous un ciel bleu et un soleil radieux, une gerbe a été déposée au pied de la « porte de la Résistance ».

En amont de cette cérémonie, l’association a réalisé une série de conférences dans les lycées et collèges du Livradois-Forez auprès de 200 jeunes. Elle portait sur la Résistance nationale et locale ainsi que sur l’histoire et le symbolisme des monuments aux morts et mémoriaux. Pour conforter ce travail de mémoire, Il a été également mis à disposition dans chaque établissement scolaire, durant plusieurs semaines, notre exposition de 13 panneaux sur les combats de la Résistance dans le Puy de Dôme.

Les conférences ont suscité dans chaque établissement un grand intérêt de la part des élèves et des professeurs. Certains élèves ont même contribué par leur lecture et le port de drapeaux au rayonnement de la cérémonie, une cérémonie particulière, chaleureuse, conviviale et empreinte d’émotion. Le Rempart contre l’oubli a rempli sa mission, transmission et mémoire étaient bien au rendez-vous en ce 27 mai 2023.

D’une guerre à l’autre, d’un mémorial à l’autre, d’un rempart à l’autre

A quelques 500 km de Sauviat, un autre Rempart contre l’oubli veille sur la campagne champenoise. Du haut de ses 52m, l’imposant mémorial « des batailles de la Marne » à Dormans se dresse majestueusement au dessus de la Vallée de la Marne, siège de nombreux combats durant la Première guerre mondiale. Il a été édifié à la demande du Maréchal Foch, en l’honneur des 1 400 000 soldats français tombés pendant la Grande Guerre, lors des 2 batailles de la Marne Perçu comme un véritable « rempart contre l’oubli », «  il associe depuis quelques années, les peuples de toutes nationalités et les combattants de tous les conflits pour un message de paix fédérateur »2.

1https://www.lamontagne.fr/thiers-63300/actualites/un-rempart-contre-l-oubli-en-livradois-forez_13662497/

2https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=51217_1

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