Localisation : Commune de Tauves
Mode de déplacement : Vélo/VTT
Distance : 35 km
Durée : 4 h
Dénivelé : 750 m
Difficulté : Bonne condition physique nécessaire
Impossible en saison hivernale en raison des enneigements.
Difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite
Pourquoi ? Ce circuit nous en apprend plus sur les évènements de la Seconde Guerre mondiale dans la commune de Tauves, entre les différents maquis et les déportations de résistants.
Où ? La commune de Tauves !
Intérêts ? Cette randonnée permettra aux randonneurs de découvrir le patrimoine de la commune, autant mémoriel que culturel !
Carte :

Présentation détaillée de la randonnée
Première étape : L’église Notre-Dame-de-la-Nativité
L’église Notre-Dame de la Nativité de Tauves est classée Monuments historiques depuis 1908. De style gothique, celle-ci témoigne de l’art roman auvergnat.
Deuxième étape : Mairie de Tauves
La halle-mairie est construite sur l’ancienne chapelle St-Rozaine, dont une partie de la structure a été conservée afin d’en préserver l’histoire. Durant la guerre, on retrouve plusieurs maquis dans la commune de Tauves, comme le maquis de Pierre, mais aussi des résistants sédentaires. Les Allemands organisent plusieurs actions de répression. Par exemple, le 23 avril 1944, les GMR décident de procéder à un nettoyage de la région de Tauves dans l’objectif de trouver des résistants ou des maquis. Cela entraîne plusieurs assassinats et déportations.
Troisième étape : Plaque commémorative Gabriel Molinier
Gabriel Molinier était conseiller municipal dans la ville de Tauves. En 1944, la répression s’intensifie et il est dénoncé comme étant un résistant. Il est arrêté le 7 juillet 1944 à Clermont-Ferrand par les miliciens français :
« À Tauves, Gabriel Molinier, négociant-voyageur ainsi que Augeyre sont dénoncés par des miliciens locaux pour reconstitution de cellule communiste à la Coopérative Laitière de Tauves¹. »
Le 12 juillet, son corps est retrouvé dans une décharge. Il est reconnu mort pour la France le 10 décembre 1945.
Quatrième étape : Stèle commémorative d’Ernest Guillaume
Le 13 octobre 1943, le SD de Vichy envahit Singles et Messeix à la recherche de résistants et de maquisards. Venant de Tauves, les troupes allemandes encerclent le hameau de Perret à la recherche d’un maquis, mais les résistants ont quitté les lieux depuis quelques jours, prévenus de l’arrivée des Allemands². Ces derniers décident de rassembler les habitants dans un pré et tirent des coups de mitraillettes pour les effrayer³. Les soldats rentrent dans les maisons, qu’ils pillent. C’est dans ces circonstances qu’Ernest Guillaume et son père sont conduit en dehors de leur ferme. Ernest Guillaume prend peur et décide de fuir. Les Allemands l’abattent de deux balles dans la nuque et le ventre⁴.
Concernant le maquis présent dans la région de Singles, le maquis de Pierre :
Pierre Thionnet, affecté à la garde mobile de Saint-Étienne, est envoyé le 10 juin 1943 aux chantiers de jeunesse de Pontgibaud. Avec des maquisards et notamment des mineurs de Messeix, il fonde un maquis à la frontière entre la Corrèze et le puy de Dôme.
Le maquis se déplace régulièrement dans la région de Tauves, et très vite, la gendarmerie de la ville est mise au courant de l’existence du groupe. Deux gendarmes sont mandatés pour effectuer une enquête, mais ils sympathisent avec Pierre⁵. Le groupe est dénoncé une nouvelle fois le 27 octobre 1943, par des miliciens français. Le maquis s’installe au Moulin du Lac, à Labessette. Le 1er décembre 1943, la milice encercle le village, mise au courant de la présence du maquis par un informateur sur place.
Les maquisards n’ayant pas pu s’enfuir sont capturés et envoyés en camp de concentration. Pierre Thionnet s’échappe une seconde fois. Il décide de rejoindre Louis Julliard au Moulin de la Burande. Par la suite, Pierre rejoint le maquis de Willy Mabrut alias Tonton.

Cinquième étape : Stèle commémorative
Sur le monument aux morts du bourg de La Guinguette, on retrouve deux plaques commémoratives : une en l’honneur de Léger Fouris, ancien maire de la commune de Singles, et une deuxième pour Lucien Vergnol un résistant déporté et disparu au camp de Buchenwald en Allemagne.

Sixième étape : Stèle commémorative de Léger Fouris
Léger Fouris est le maire de la ville de Single depuis 1929. Pendant la guerre, il est dénoncé pour fait de résistance et est arrêté par la Gestapo. En effet, Léger Fouris est un officier de liaison pour les FFI, dans la zone de Tauves et de Singles. Lorsque les réseaux de résistance français décident de se rassembler pour augmenter leur efficacité, des régions et des zones de résistance sont créées. L’Auvergne est la région n° 6. Dans chaque région, on retrouve des « zones », des aires d’influences plus petites, où les résistants sont disséminés dans les maquis. C’est pour la zone n° 3 du Puy-de-Dôme que Léger Fouris agit en tant qu’officier de liaison.
Le 13 octobre 1943, il est arrêté et conduit à la prison militaire de Clermont-Ferrand. Il est ensuite transféré dans le camp de Royallieu-Compiègne, avant d’être déporté à Buchenwald le 19 janvier 1944. Il y décède le 16 juin 1944, à la suite d’une pleurésie⁶.
Léger Fouris est déclaré mort pour la France, et reçoit la médaille de la Résistance à titre posthume.

Septième étape : Église Saint-Nazaire
L’église Saint-Nazaire de Singles date du XIe siècle. Sa voûte romano-gothique date du XIIe siècle. La petite porte du midi, également connue sous le nom de porte des Morts (puisqu’autrefois on pouvait accéder directement au cimetière en passant par celle-ci) date du début de la Renaissance. Le clocher lui est construit au XXe siècle.
Huitième et dernière étape : Embuscade des Allemands par les résistants à Pont-Vieux
Le 6 juin 1944, les troupes alliées débarquent en Normandie. Pour déstabiliser les forces d’occupations, les maquisards coordonnent une série d’embuscades et d’attaques sur les troupes allemandes. Le 15 juin 1944, le réduit de Saint-Genès-Champespe dirigé par Willy Mabrut alias « Tonton » est dissous faute de parachutages de matériel pour armer les nombreux résistants venus gonfler les rangs du réduit. Après cette dissolution, une nouvelle organisation est mise en place avec des groupes de résistants moins nombreux qui mènent des opérations de guérilla à l’encontre des occupants. De nuit, des maquisards attaquent un camion allemand avec deux fusils mitrailleurs à Pont-Vieux. Le chauffeur et 5 autres soldats sont tués durant l’assaut, 2 parviennent à s’enfuir dans les bois, mais ils sont repris par les maquisards le lendemain matin⁷.
Sources :
1. SERRE Michelle, La région de la Bourboule..
2. Ibid.
3. FOURIS Thibault, Léger Fouris et les évènements du 13 octobre 1943 dans la région de SINGLES, non publié.
4. Ibid
5. SERRE Michelle, La région de la Bourboule…
6. Ibid
7. Ibid